Assermentés et inscrits sur le registre des experts judiciaires, ils jouissent d'une compétence nationale contrairement aux autres fonctionnaires limités dans leur champ d'intervention. C'est une première en Algérie. Le commandement de la Gendarmerie nationale vient de désigner 100 officiers supérieurs, tous issus de l'Institut national de la criminologie et de la criminalistique (INCC) de Bouchaoui pour appuyer les services de la justice dans ses requêtes liées aux recherches de preuves dans toutes sortes de délits et de crimes. Cette désignation intervient après la signature du décret 46/11 du 18 septembre 2011, par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, relatif à la nomination d'experts judiciaires, issus de l'INCC, au niveau des compétences juridiques nationales. Selon un communiqué rendu public par la cellule de communication de la GN, ces experts judiciaires, qui ont prêté, hier, serment au tribunal de Blida, interviendront dans 11 filières scientifiques pour appuyer la justice et accompagner les orientations des parquets, des cours et des tribunaux sur le terrain pour faire valoir les droits des justiciables. Selon la même source, ces officiers seront déployés notamment dans la médecine légale et la biologie, la toxicologie, l'environnement, la balistique, les empreintes digitales, la criminologie, l'expertise des documents, les incendies et explosions, les microanalyses, l'examen des véhicules, l'électronique et l'informatique. “Il faut savoir que ces experts sont, dans leur grande majorité, des officiers supérieurs, dont des lieutenants-colonels et des colonels. Ce sont des compétences formées dans des grands instituts nationaux et étrangers. Assermentés à Blida, ces cadres auront une compétence nationale. C'est-à-dire qu'ils sont appelés à intervenir dans les 48 wilayas sur demande d'un tribunal ou d'une cour afin d'expertiser tout cas de figure qui pourrait se présenter et qui nécessiterait une expertise scientifique”, explique le lieutenant-colonel Abdelhamid Keroud. Une fois assermentés, ces officiers devront être inscrits sur le registre des experts judiciaires et jouiront tous de la qualité d'auxiliaire de justice attachés directement aux présidents de tribunaux et de cours, de façon à faciliter leur répartition et leur déploiement. Avec ce nouveau cap, l'INCC de Bouchaoui confirme sa tendance à devenir un pôle d'excellence surtout qu'il développe les nouvelles techniques d'investigations et de recherches, avec en appoint des outils de pointe pour les pratiques d'expertise et d'analyses récentes et les technologies appropriées en mesure de fournir à la justice les preuves scientifiques afin de confondre ou disculper d'éventuels suspects dans le respect des procédures, des normes nationales et internationales en matière de droit. Composé de 11 départements et de 31 laboratoires, l'INCC intervient dans toutes les situations de complexité et conflictuelle pour servir la justice conformément au décret présidentiel 84-183 du 26 juin 2004, date de sa création. Fonctionnant selon les normes internationales ISO-17 025, cette institution de la GN couvre actuellement les 48 groupements de wilaya qui le sollicitent avec une moyenne quotidienne de 60 affaires pour expertises et examens scientifiques relevant de leurs compétences en vue d'établir les preuves permettant d'identifier les auteurs des crimes et l'assistance scientifique aux investigations complexes sur la scène de crime. FARID BELGACEM