Il s'agit aussi pour les pouvoirs publics de maintenir le niveau des experts selon les standards internationaux. Les auteurs de crimes recourent à des méthodes d'action de plus en plus diversifiées et de plus en plus élaborées. Dans la lutte contre le crime organisé, l'expérience a montré que ce phénomène se développe grâce à ses connexions avec les milieux de la drogue, du blanchiment d'argent, de la contrebande et du trafic d'armes. Combattre ces phénomènes constitue une priorité majeure et une motivation indéniable qui a poussé les pouvoirs publics à la mise sur pied de cet Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC), dont la mission principale consiste à apporter, grâce à des méthodes scientifiques irréfutables, les éléments indispensables pour mener à bien et avec célérité les activités de police judiciaire, en termes d'investigation et de recherche de preuve. La première évaluation des activités de cette institution a donné lieu à un constat unanime : cet institut constitue une avancée significative dans la voie du professionnalisme, notamment dans le corps de la gendarmerie nationale. La création de l'INCC, dont les statuts ont été approuvés lors du Conseil des ministres du 7 juin dernier, répond au seul souci de doter la Gendarmerie nationale de moyens techniques et scientifiques destinés à mener une guerre ouverte contre le crime et les autres fléaux que connaît la société. Le colonel Ismaïl Hallab, directeur de réalisation des projets de la Gendarmerie nationale a, dans un entretien accordé à la revue El Djeïch du mois en cours, estimé que l'apport de cette structure dans le cadre des enquêtes criminelles “sera déterminant à plus d'un titre”. La présentation de preuves, expliquera M. Hallab, “permettra à la justice de disposer d'éléments objectifs incontestables pour se prononcer sur la condamnation ou l'innocence des personnes poursuivies pour crimes et délits”. L'institut permettra aussi “d'élever de manière substantielle la résolution des affaires dites non élucidées”, a-t-il ajouté en révélant qu'il est également prévu un département de criminologie qui assistera efficacement les enquêteurs dans la recherche scientifique de criminalités nouvelles, comme la criminalité informatique et les atteintes à l'environnement. L'INCC comprendra quatre pôles principaux et un Centre de recherche et de développement pour maintenir le niveau des experts à un niveau acceptable selon les standards internationaux. Les diverses activités de cet institut seront assistées par un Conseil d'orientation et un Conseil scientifique. La coopération internationale occupera une place privilégiée, car “elle est aussi nécessaire pour l'échange d'informations et de procédés”, développera encore M. Hallab. à l'heure actuelle, l'INCC mise sur la formation avec 80 officiers en postgradué de 18 mois à l'étranger. F. B.