RéSUMé : Karim fuit la maison, ne supportant plus cette belle-mère exécrable. Il désir changer, afin de faire face à cette dernière qu'il surnomme la “baleine”. Il retrouve du réconfort dans la mosquée, en priant jusque tard le soir. En rentrant, il constate, dépité, que ses valises sont encore dans la voiture. Son père ouvre la porte et le réprimande cruellement et injustement. Karim essaie de le calmer tout en lui demandant de s'expliquer sur ce mariage secret et cet enfant caché… -Je n'ai pas à me justifier de mes actes ! - Je sais papa ! Je veux juste que tu m'explique, pour que je sache où me situer dans toute cette histoire, qui, je te le rappelle, est une nouvelle assez troublante pour un fils qui n'a pas revu son père depuis des années, et le retrouve en compagnie d'une nouvelle famille. - Tu n'es plus un enfant ! Tu dois faire avec ! Et puis c'est tout ! - Pourquoi hurles-tu papa ? Je t'écoute, tu sais que maman n'aime pas quand on hausse le ton, tu as oublié ? - Ferme-la ! Ta mère est morte ! Je suis celui qui commande ici, et j'exige le respect ! De ce fait, tu vas dormir cette nuit dehors, que ça te serve de leçon ! - Mais…père…regardez-moi dans les yeux, je ne vous reconnais plus, qui êtes-vous ? Mon père, referme la porte, me laissant chavirer sur palier, pleurant comme un idiot, retenant mon cœur qui aspirait au suicide, plutôt que me rappeler cette phrase assassine de mon propre paternel : “Ta mère est morte.” Je sais que ma mère n'est plus là, pourquoi était-il si cruel à me le rappeler ? Comme si je n'étais de son sang, malgré que j'implore son pardon, sollicite son amour de père en le nommant “papa” ; pourquoi me tourne-il le dos ? Mon Dieu, je crois être bien seul, tel le néant qui repose dans mon âme, je prie pour oublier et espère pour continuer à respirer. D'affreuses et abjectes pensées s'infiltrent dans ma tête, obstruent mon esprit, j'abhorre ma vie, je maudis mon impuissance, ma faiblesse, et plus que tout, je perds toute envie, et reste indolent, comme insignifiant, contemplant les ténèbres de cette nuit blanche, où tous les maux accaparent mon corps malingre. Privé de chaleur, je m'endors recroquevillé sur le palier, grelottant, ne sentant plus mes orteils ; j'essayais de réchauffer mes mains qui s'engourdissaient, et ne trouvait aucun confort sur ce sol dur, tant je me retournais sur moi-même, cherchant la position idéale pour trouver le sommeil alors que mon ventre vide grogne de faim. Ce noir, sous ce ciel ténébreux sans étoiles... j'ai si peur ; les miaulements des chats me réveillent en sursaut ; je crains l'inconnu, et tout peut arriver quand on ne peut voir son environnement et que notre imagination est l'antre maléfique où sont procréées les angoisses et les craintes qui vous glacent le sang. Il est l'heure de se réveiller, le soleil caresse ma peau de sa douceur du matin, je sens une présence à mes côtés, je me lève, pensant que j'étais encore chez ma tante et qu'elle venait me dire “bonjour”. Hélas, je suis irrémédiablement devant la maison de mon père. Se tenait devant moi, avec une main tendue, telle une aide inattendue, une jeune fille d'à peu près mon âge. Assez surpris, je me frotte les yeux pour voir si ce n'était pas une hallucination, ou un beau mirage. Elle était si belle, ses yeux tel un océan; j'y plonge pour en perdre mon âme et lui demander le cœur léger : Suis-je mort bel ange ? - Je ne suis pas un ange, et si la mort était à ta porte, penses-tu la suivre à ton jeune âge ? me questionne-t-elle avec un sourire apaisant. - Si la mort avait ton sourire…on n'aurait aucune frayeur à périr. Je lui énonce, le sourire morne : - Je vois que tu es quelqu'un de très pessimiste, pauvre mendiant. - Mendiant ? Je ne te requiers guère l'aumône, je ne suis pas négligé ou marginalisé pour que tu me perçoives tel un mendiant ! - Je vois que ton idée sur les mendiants est aussi restreinte que ne l'est ton esprit. - Me traites-tu d'idiot ? Si c'est le cas, tu auras des problèmes ! - Ah bon ? Je viens juste de le faire…alors qu'est-ce que j'encours ? - Je vais…je vais… Une femme sort de la maison en face et somme la jeune fille qui m'adressait la parole de rentrer ; cette dernière me sourit et me lance avant de partir : Je ne dois pas parler aux étrangers, je dois partir, pessimiste mendiant. Me souciant plus de connaître son nom, j'ignore ses présumées insultes, et je retiens sa main avant qu'elle ne quitte les lieux, et lui demande : Quel est ton nom ? - Pourquoi ? s'interpelle-t-elle. Connaître mon prénom t'aidera-il mendiant ? - Oui, je désire connaître ton nom, lui affirmais-je, les yeux fascinés par sa beauté. - Je m'appelle Amina. - Amina…enchanté Amina, je m'appelle… Elle enlève son bras après que sa mère lui eut crié de rentrer au plus vite. Je suspends mes lèvres qui ne purent révéler mon désir de connaître cette jeune fille, qui, je le crains…a conquis mon cœur. (À suivre) H. B.