Le collectif de la défense de l'ensemble des inculpés compte organiser incessamment une conférence de presse “pour détailler les failles de ce dossier et dénoncer la procédure judiciaire jugée abusive”. Les avocats de l'homme d'affaires, Addou Sid-Ahmed Tedj Eddine, se préparent à interpeller par écrit le chef de l'Etat, sur le cas de leur client estimant qu'il y a “un décalage entre les faits et les motifs de son inculpation”. Ils considèrent que sa détention est “entachée d'irrégularités”. L'un d'eux nous déclare : “Quatre personnes ont été mises en liberté provisoire au cours de l'instruction et nous en sommes heureux, seulement dans un dossier de malversation, il n'y a pas de raison de libérer certains et pas d'autres. D'autant que les sociétés canadienne et portugaise avec lesquelles travaillait Addou ont été décriminalisées par la chambre d'accusation.” Nous apprenons, par ailleurs, que le collectif de la défense de l'ensemble des inculpés compte organiser incessamment une conférence de presse “pour détailler les failles de ce dossier et dénoncer la procédure judiciaire jugée abusive”. “Ce sont des inculpations basées sur des propos, sans que la justice recoure à une expertise et en l'absence d'un préjudice causé au trésor public”, nous précise notre interlocuteur, qui pense que “dans ce dossier, l'arbitrage du premier magistrat du pays est plus qu'indispensable”. En effet, après un renvoi, la chambre d'accusation près de la cour d'Alger a statué finalement le 16 novembre dernier sur le dossier de l'autoroute Est-Ouest. Cette instance a ainsi décidé de criminaliser l'affaire après avoir étudié le complément d'enquête fourni, à sa demande, par le juge d'instruction. Les avocats comptent introduire, un pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême pour récuser cette décision, qui n'a fait que confirmer l'appréciation du juge d'instruction, du pôle spécialisé, près du tribunal de Sidi-M'hamed. Selon l'enquête préliminaire, Addou Sid-Ahmed Tedj Eddine aurait reçu des pots-de-vin de la part de sociétés étrangères dans la perspective de leur décrocher des contrats en Algérie, en faisant intervenir ses connaissances. Il aurait ainsi reçu 350 000 dollars de la part de la société canadienne SM INC qu'il aurait mis sur son compte suisse. Ses avocats considèrent que ces accusations sont dénuées de fondement et ne reposent que sur les déclarations de certains inculpés devant le juge d'instruction. Preuve en est, disent-ils, cette société canadienne vient d'être disculpée par la chambre d'accusation près de la cour d'Alger du délit d'association de malfaiteurs. La défense a déjà épuisé tous les recours auprès des instances judiciaires habilitées afin de demander la mise en liberté provisoire des quatre prévenus, à savoir Chani Mejdoub (homme d'affaires), Mohamed Khelladi (directeur des nouveaux projets au sein de l'Agence nationale des autoroutes), Salim Hamdane (directeur de la planification au ministère des Transports) et Addou Tedj Eddine (homme d'affaires). Ceux-ci sont sous mandat de dépôt depuis plus d'une année. Les avocats constitués dans cette affaire s'étonnent, par ailleurs, de voir l'enquête judiciaire s'achever avec la criminalisation de ce dossier et, pour la première fois, l'inculpation pour corruption de l'ensemble des sociétés étrangères, deux agissant dans la réalisation de l'autoroute et quatre autres dans le domaine du transport public, en tant que personnalité morale, sans que le juge procède à l'audition de certaines hautes personnalités citées, dans cette affaire. En l'occurrence, Pierre Falcone, le trafiquant d'armes français, ou encore Mohamed Béjaoui, ainsi que le Franco-Algérien nommé Sacha qui aurait joué le rôle d'intermédiaire dans l'obtention de certains marchés. Nissa Hammadi