La chambre d'accusation près la cour d'Alger a reporté hier l'examen de l'affaire autoroute Est-Ouest au 29 juin. La décision a été prise en raison de la grève des avocats du barreau d'Alger, pour dénoncer le projet de loi portant organisation de leur profession. La chambre d'accusation devait entendre les parties au dossier, avocats et parquet, sur la qualification des faits reprochés aux 19 inculpés par le juge d'instruction. Ce dernier, après 22 mois d'audition, a criminalisé l'affaire en maintenant quatre des mis en cause en détention, à savoir Mohamed Chani, l'homme d'affaires présenté par le magistrat comme étant le présumé coupable principal, Mohamed Khelladi, directeur des nouveaux projets au niveau de l'Agence nationale des autoroutes (ANA), le cadre par qui le scandale a éclaté, Salim Hamdane, le directeur des projets au niveau du ministère des Transports, ainsi que Addou Sid Ahmed, le commerçant qui a cité nommément Amar Ghoul, dans le dossier, sur lesquels pèsent, entre autres, l'inculpation d'association de malfaiteurs. Les 10 autres mis en cause, à savoir Mohamed Bouchama et Belkacem Bouferrach, respectivement secrétaire général et chef de cabinet du ministre des Travaux publics, le colonel Khaled, Addou Tadj, Mohamed Ghozali, ex-directeur général de l'Algérienne de gestion des autoroutes (AGA), les deux frères Bouzenacha, les trois sœurs Ghrieb, Hellab Kheir, ainsi que les responsables des sociétés chinoise Crcc-Citic et japonaise Cojaal, ont tous été inculpés et placés pour certains sous contrôle judiciaire ou en liberté provisoire pour d'autres. Pour ce qui est du quinzième mis en cause, en l'occurrence Tayeb Kouidri, un mandat d'arrêt international a été lancé à son encontre. Beaucoup d'avocats espèrent faire tomber certaines accusations, ou à la limite que la chambre d'accusation demande un complément d'enquête et une expertise évaluant le préjudice.