L'Algérie détient 2,37% des réserves mondiales prouvées de gaz naturel, contre 1% pour le pétrole, selon certaines statistiques de janvier 2011, 12 milliards de barils selon la revue financière Gasoil, tenant compte de l'entrée de nouveaux pays pétroliers, 1,5% selon d'autres sources grâce aux techniques de récupération, ayant pompé entre 1962 et 2006 plus de 15 milliards de barils, soit plus que les réserves actuelles, mais récemment avec des coûts supérieurs à la moyenne des grands pays pétroliers. Pour le gaz, elle se classe à la dixième position avec des réserves mondiales loin de la Russie, classée première, qui détient pas moins de 25,02%, soit 47 570 milliards de mètres cubes des réserves mondiales, l'Iran (15%), le Qatar (10%), le Turkménistan, l'Arabie Saoudite, les états-Unis, les émirats arabes unis, le Nigeria et le Venezuela. Pour le gaz, les réserves ont été consolidées, selon la revue internationale Gasoil, à 4500 milliards de mètres cubes au 1er janvier 2010. L'Algérie fournit à l'Europe 25/30% de ses besoins en gaz naturel, ce qui représente 70% des exportations algériennes, étant le troisième fournisseur de gaz de l'Europe après la Russie et la Norvège. Pour l'Algérie, en dépit d'un redressement de situation en 2010 – 55,28 milliards de mètres cubes de gaz naturel exportés contre 52,67 milliards de mètres cubes en 2009 –, l'Algérie peine toujours à maintenir le niveau des volumes exportés au-dessus de 60 milliards de mètres cubes, un seuil qui était bien conservé entre 2001 et 2008. La production à un rythme rapide des gaz non conventionnels aux USA et en Europe explique en partie cette situation, alors que l'Algérie tablait sur des exportations de l'ordre de 85 milliards de mètres cubes pour 2011/2012, ce qui devient une impossibilité du moins pour cette échéance. Le temps étant de l'argent, l'Algérie ne risque-t-elle pas de perdre des parts de marché au profit d'autres concurrents ? Par ailleurs, le prix du gaz non conventionnel, encore qu'existe un problème de la dégradation de l'environnement, grâce la technique du forage horizontal, est actuellement de 4/5 dollars, donnant les USA exportateur de gaz horizon 2020, pouvant freiner l'importation de gaz algérien pour ne pas dire l'annuler, où Sonatrach devait approvisionner la côte Est des USA. Selon les statistiques internationales, le gaz non conventionnel devrait représenter environ 25% de la production mondiale en 2020. Concernant l'approvisionnement de l'Europe, et cela n'est pas propre à Sonatrach mais également pour le géant russe Gazprom, il faudra tenir compte de la donne polonaise membre de l'Europe des 27 qui pourrait bouleverser la donne énergétique européenne. D'après l'Agence américaine de l'énergie (rapport 2010), la Pologne aurait une réserve de quelque 5300 milliards de mètres cubes de gaz de schiste dans ses sous-sols, d'une valeur de 1380 milliards d'euros. Est-ce que la bulle gazière s'arrêtera horizon 2015 ou au-delà, lorsque les contrats à moyen terme de l'Algérie arriveront à expiration, ce qui influencera le niveau d'entrées en devises, du fait que le gaz représente plus de 40% des entrées en devises (…). A. M. (*) Expert international en management stratégique directeur d'études ministère énergie/Sonatrach (1974/1979 - 1990/1995 - 2000/2006) Ce texte est extrait de sa récente contribution sur l'énergie