Il a été convenu d'étudier la possibilité de créer une société mixte pour la recherche et l'exploration de l'or dans deux importantes mines du pays. La signature d'un mémorandum de coopération entre la société Manadjim El-Djazaïr (Manal) et Qatar Mining à la faveur de la visite de travail du ministre qatari de l'Energie et de l'Industrie, Mohamed Ben Salah El-Sada, en Algérie, lundi passé, confirme non seulement la détermination du ministre de l'énergie et des mines, Youcef Yousfi, à assainir les comptes de son prédécesseur et à mettre un terme aux histoires scandaleuses ayant sérieusement ébranlé son secteur, mais aussi l'intérêt accordé par le gouvernement à la création d'un mécanisme mixte consolidant les relations politiques et économiques entre les deux pays. La visite de M. El-Sada, qui s'est soldée également par la signature de plusieurs accords bilatéraux dans des secteurs différents tels que le transport, l'agriculture et l'industrie, affiche la volonté de l'Algérie de développer la coopération avec des partenaires orientaux épargnés par la crise économique, d'ouvrir de nouvelles perspectives avec le Qatar. Cet accord confirme aussi, sur le plan politique, la position de privilégié attribuée à Doha, pour ne pas dire qu'Alger est en train de faire des concessions politiques à ce petit pays du Golfe dont la superficie ne dépasse pas celle d'une wilaya algérienne. Par ailleurs, ces accords de coopération, et particulièrement dans le secteur minier, sont une opportunité pour les deux pays d'identifier leurs moyens et de tirer profit des richesses innombrables et des potentialités prometteuses dont dispose l'Algérie, notamment en matière d'or qui est jusque-là mal exploité. Pour cette raison, il a été convenu d'étudier la possibilité de créer une société mixte pour la recherche et l'exploration de l'or dans deux importantes mines du pays, Tirek et Amesmassa, sises respectivement à 440 et 500 km au sud de Tamanrasset. Un projet salvateur à plus d'un titre eu égard aux difficultés financières que traverse actuellement l'entreprise d'exploitation de ces mines (Enor), notamment après le départ de son actionnaire majoritaire, l'australien Gold Mining of Algeria (GMA), qui a, faut-il le rappeler, usé de toute forme de ruse pour faire fortune sur le dos du trésor public. À commencer par le plan d'arnaque monté à son arrivée, en 2007, par son P-DG, Douglas Perkins. Le plan consistait à approvisionner le site de Tirek à partir d'une roche pauvre en or avec pour objectif d'inciter à sa fermeture et, par la suite, mettre tout le montant “extorqué” à la Banque extérieure d'Algérie dans le site d'Amesmassa avec des méthodes d'exploitation confirmant “la volonté de ce novice actionnaire de saboter le minerai algérien sous le regard complice des dirigeants de l'entreprise”, ont dénoncé les employés de l'Enor qui ont observé dernièrement un mouvement de débrayage de 15 jours. Leur mouvement était motivé, rappelons-le, par le silence du ministère de l'Energie et des Mines qui a laissé partir tranquillement cet Australien d'escamoteur avec une somme d'argent colossale pendant que les quelque 598 employés de l'Enor broient du noir et se préoccupent du sort de leur famille. Pire que cela, les australiens, a révélé dernièrement l'ex-directeur de l'Enor à Liberté, ont trouvé le moyen de détourner d'importantes sommes d'argent via le recrutement d'une main-d'œuvre africaine. Cet associé “du diable”, comme préfère le qualifier un membre du syndicat de l'entreprise, s'accaparait la grande partie des sommes versées par l'Enor pour le paiement de ces africains qui sont en réalité rémunérés douze fois moins que le salaire déclaré. Décidément, les employés de l'Enor, gavés de promesses, croient dur comme fer que leur entreprise ne sera remise sur rails que si elle est confiée majoritairement aux algériens, en application de la loi en vigueur. RABAH KARECHE