L'auteur du déni, selon ces retraités, n'est autre que les collectivités locales et les élus locaux qui les négligent lors de la distribution des logements, de terrains et autres biens immobiliers. Résidents depuis des décennies, les travailleurs provenant de plusieurs wilayas du pays demeurent sous la menace d'expulsion de leur logement à Hassi-R'mel, une fois mis à la retraite. Quelques-uns parmi eux étaient d'anciens employés de Sonatrach, d'autres à GCB et GTP. En dépit du fait qu'ils résident à Hassi-R'mel avec leur famille, ils se disent victimes de déni de leurs droits sociaux liés à leur qualité de résidents dans la localité. L'auteur du déni, selon ces retraités, n'est autre que les collectivités locales et les élus locaux qui les négligent lors de la distribution des logements, de terrains et autres biens immobiliers. Tels des apatrides, à la limite des SDF, ils sont rejetés par leur commune d'origine du fait qu'ils n'y sont plus résidents et par la commune de Hassi-R'mel pour des raisons “non avouées”. Ils se disent aujourd'hui faire les frais “de la politique d'exclusion prônée par certains responsables du secteur de l'énergie d'une part, et de l'Etat d'autre part.” Les quelque 500 retraités sont confrontés à cette situation qui consiste à ne pas les inclure dans les programmes d'attribution de logements pour les retraités du secteur à Bellil. “Un état de fait qui a pour effet d'anéantir toute chance d'accès au logement”, atteste un sexagénaire. Pis, la détresse des retraités du secteur de l'énergie et des mines, qui se sont rapprochés de Liberté, ne s'arrête pas ici puisqu'ils ont dénoncé les avis d'expulsion des logements qu'ils occupent à haï Essouhour, base de vie située à Hassi-R'mel où sont parsemées des villas préfabriquées depuis le début des années 1980. Ils voulaient organiser dernièrement une marche en famille dans la ville de Hassi-R'mel, l'idée a été rejetée par les sages de la région suite aux garanties verbales, nous dit-on, données par les autorités locales de prendre en charge de leur problème. Ils ont préféré leur accorder “un peu plus de temps” dans l'espoir de voir leurs doléances trouver un écho favorable. “À 72 ans, je suis en train de courir dans tous les sens pour trouver un toit après avoir reçu cette décision de justice me sommant de libérer le logement que j'occupe depuis une trentaine d'années”, se plaint un ancien employé de GTP. Ainsi, le risque de se retrouver à la rue est fort pour ces familles qui logent depuis le début des années 1980 dans des villas préfabriquées. En effet, cette affaire d'expulsion remonte à plusieurs années sans qu'une solution ait été trouvée à cet épineux problème, puisqu'à l'approche de chaque fin d'année scolaire, les plaignants sont menacés d'expulsion par leurs ex-employeurs. Ne sachant plus à quel saint se vouer surtout que la plupart risquent de se retrouver du jour au lendemain sans toit, une délégation représentant les familles de ces retraités a pris attache avec nous pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme “un abus d'autorité” de la part de leur ex-employeur et “un déni de droits de l'état”. Une lettre ouverte est adressée à son excellence, le président de la république, appelant son intervention. Dans ce courrier, les familles expliquent, en effet, que c'est dans le cadre du “peuplement" de la nouvelle ville de Hassi-R'mel, décidé par les pouvoirs publics dans les années 1980, qu'ils se sont sacrifiés en acceptant d'habiter cette région jadis invivable. Selon eux, Hassi-R'mel était dépourvue d'un minimum d'infrastructures de base, en guise d'accompagnement de la stratégie de développement de l'énorme gisement de gaz y existant. L'inquiétude des ex-salariés du secteur de l'énergie et des mines, menacés d'expulsion, a atteint son paroxysme ces derniers temps. Parmi eux, des retraités et des handicapés physiques. Ils se disent “trahis” par leur ex-employeur. “On est des pères de famille et nous avons des enfants nés ici à Hassi-R'mel. actuellement, eux aussi sont des pères de famille résidents ici”, s'indigne l'un des retraités. Visiblement averti, un autre nous a indiqué que les logements dont l'âge dépasse 25 ans, sont amortis. D'où selon lui, “la nécessité de l'application de l'instruction n° 32/PM du 16 janvier 2010 émanant du Premier ministre, portant sur l'assainissement du patrimoine public détenu en jouissance par les entreprises publiques économiques et les Epic”. En attendant, ces familles vivent une situation alarmante avec la peur de se retrouver sans toit si leurs ex-employeurs mettaient leur menace à exécution. Rachid Kada