Pas moins de 49 familles d'anciens employés de l'Entreprise nationale de génie civil et de bâtiment (ENGCB), filiale de Sonatrach, résidant à la cité Hay Ezzouhour de Hassi R'mel, daïra à 120 km au sud de Laghouat, ont été, le 13 du mois passé, destinataires de mises en demeure les sommant de libérer leurs habitations. Ainsi, le risque de se retrouver à la rue est omniprésent pour ces familles qui logent depuis le début des années 1980 dans des villas préfabriquées. En effet, cette affaire d'expulsion, remonte à plusieurs années, sans qu'une solution ait été trouvée à cet épineux problème, puisqu'à l'approche de chaque fin d'année scolaire, les plaignants sont menacés d'expulsion par l'ENGCB. Ainsi, ne sachant plus à quel saint se vouer, surtout que la plupart risquent de se retrouver du jour au lendemain sans toit, une délégation, représentant les 49 familles, a pris attache avec nous, pour dénoncer se qu'ils considèrent “un abus d'autorité'' de la part de leur ex-employeur et nous a remis une lettre ouverte adressée à Son Excellence, le président de la République. Dans ce courrier, les familles expliquent en effet que c'est dans le cadre du “peuplement'' de la nouvelle ville de Hassi R'mel décidé par les pouvoirs publics dans les années 1980, qu'ils se sont sacrifiés par accepter d'habiter cette région jadis invivable. Selon eux, Hassi R'mel était dépourvue d'un minimum d'infrastructures de base, en guise d'accompagnement de la stratégie de développement de l'énorme gisement de gaz y existant. L'inquiétude des ex-salariés de l'ENGCB menacés d'expulsion a atteint son paroxysme ces derniers temps. Parmi eux, des retraités et des handicapés physiques. Ils se disent “trahis'' par leur ex- employeur. “On est des pères de famille et nous avons des enfants nés ici à Hassi R'mel, actuellement eux aussi pères de famille'', s'indigne l'un des retraités. Visiblement avertis, un retraité nous a indiqué que les logements dont l'âge dépasse 25 ans, sont amortis. D'où selon lui, “la nécessité de l'application de l'instruction n° 32/PM du 16 janvier 2010 émanant du Premier ministre, portant sur l'assainissement du patrimoine public détenu en jouissance par les entreprises publiques économiques et les Epic''. En attendant, ces 49 familles vivent une situation alarmante avec la peur de se retrouver sans toit si le directeur de l'institut mettait sa menace à exécution.