Que se passe-t-il à Dhaïa Ben Dahoua, précisément au quartier El-Châaba El-Hamra ? C'est la question que se pose toute la population de Ghardaïa, après le décès mystérieux de deux personnes travaillant sur les mêmes lieux, à El-Châaba El-Hamra. Une équipe mixte composée de spécialistes de l'Institut Pasteur d'Algérie et de l'Institut national de santé publique (INSP) a été dépêchée à Ghardaïa, suite à la mort de deux personnes, dont un cas avéré atteint de paludisme. Le premier décès est celui d'un individu de 46 ans qui a fait un malaise, alors qu'il prenait un bain dans les eaux thermales de Zelfana, à 70 km au sud de Ghardaïa. Rapidement évacué par la protection civile vers l'hôpital de la ville, il a rendu l'âme le 15 novembre, sans pour autant qu'aucun vecteur du paludisme n'ait été constaté. Jusque-là rien d'anormal. C'est en fait le second décès, 8 jours plus tard, d'un de ses collègues qui a alerté les autorités médicales de la région, ce qui a laissé libre cours à la rumeur qui a enflé lorsqu'un maçon travaillant dans la même zone a développé les mêmes symptômes, ce qui a nécessité son admission à l'hôpital Dr Tirichine de Ghardaïa. Apprenant que celui-ci travaillait avec son cousin qui était parti pour quelques jours de congé chez lui à Sidi Aïssa, dans la wilaya de M'sila, les responsables de la direction de la santé de la wilaya ont pris contact avec leurs homologues de M'sila, les informant de la possible infection de ce dernier, qui a été pris en charge à Sidi Aïssa. Les premières analyses effectuées localement ont confirmé que le patient développait tous les symptômes du paludisme à plasmodium falciporum. Il a été transféré en toute urgence vers l'hôpital El-Kettar (Alger), spécialisé dans les maladies infectieuses, où il est toujours pris en charge. L'autre cas est celui d'un autre garde communal qui était en congé chez lui à Timimoune. Ayant semble-t-il ressenti une certaine faiblesse, il s'est dirigé vers l'hôpital de Timimoune où il a subi diverses analyses. Quelques jours plus tard, en reprenant son poste à Ghardaïa, il s'est rendu à l'hôpital Dr Tirichine, muni de son dossier médical pour un bilan. C'est là que les médecins ont décelé les mêmes symptômes et ont décidé de son placement sous traitement. Son état, nous dit-on, n'inspire aucune inquiétude. Cette situation qui s'est déclaré dans une seule partie de cette daïra a fait réagir les autorités médicales nationales, qui ont envoyé une équipe conjointe composée de Dr Bouzid Harrat, spécialiste des maladies parasitaires et médecines tropicales à l'Institut Pasteur d'Algérie, et deux spécialistes en entomologie de l'INSP qui se sont mis tout de suite au travail pour une prospection entomologique, consistant en une recherche de larves de moustiques anophèles femelles, vecteur de cette maladie. Approché par Liberté, Dr Selt Bensalah, responsable du service prévention à la direction de la santé de Ghardaïa, affirme que la situation est maîtrisée et que des opérations de prélèvement sur plus de 350 autochtones et 35 Subsahariens résidant à proximité n'ont rien révélé de suspect. Quant au Dr Harrat, il affirme que “ces cas ne sont que des résidus de cette maladie (le paludisme) qui ne subsiste que dans quelques poches au Sahara, révélant que celle-ci est en phase de préélimination de notre pays”. Précédant notre question, celui-ci ajoute que “le travail actuellement consiste en la constitution d'une base de données après la constatation de l'apparition de ces cas, et dès que cela sera fait, les résultats de ce travail seront remis au moment opportun”. L. KACHEMAD