Deux gîtes d'anophèles, à l'origine de l'apparition de cas de paludisme à Ghardaïa, ont été circonscrits au lieudit Chaâba El Hamra, dans la région de Daya Ben Dahoua, a indiqué, hier, la Direction de wilaya de la santé, de la population et de la réforme hospitalière citée par l'APS. Ces deux foyers d'anophèles, distants l'un de l'autre de 300 mètres, ont été localisés. Des spécialistes de l'Institut national de santé publique (INSP) et de l'Institut Pasteur Algérie (IPA) ont également réussi à prendre un anophèle femelle, vecteur du paludisme. Ces spécialistes, qui ont été dépêchés dans la région de Daya Ben Dahoua après l'apparition, récemment, de cas de paludisme, ont été chargés d'une enquête épidémiologique et entomologique.Au total, trois cas de paludisme ont été confirmés depuis la réapparition de cette pathologie infectieuse et parasitaire, dont un malade est décédé suite à une consultation tardive accompagnée de complications. Les deux autres cas sont actuellement en observation à l'hôpital Dr Tirichine à Sidi Abbaz (Ghardaïa).Pas moins de 400 cas de dépistage par «la goutte épaisse», une technique de concentration d'hématies, ont été pratiqués sur les personnes résidentes dans la région de Daya Ben Dahoua, dont 35 ressortissants subsahariens. L'opération de dépistage passif à la recherche de cas de paludisme ou de porteurs de parasites se poursuit à travers l'ensemble des établissements publics ou privés de santé. Tous les praticiens ont été instruits de rester vigilants devant les cas de forte fièvre inexpliquée.Parallèlement, une opération de lutte anti-vectorielle pour la suppression des mares d'eau stagnante (gîtes larvaires), la désinsectisation par aspersion intra domiciliaire et l'ensemencement du Gambusia, une espèce de poisson employée pour lutter contre les moustiques sera lancée à la fin de la semaine en cours.Au-delà des dispositions prises pour éradiquer l'infection, c'est sa réapparition qui interpelle. La résurgence du paludisme qu'on croyait éradiqué, comme c'est le cas d'autres maladies, pose, en effet, la problématique du système d'alerte, qui est censé être opérationnel tout au long de l'année et à travers tout le territoire national. La prévention est l'autre maillon faible qui interpelle directement les services sanitaires. Car, même si le système d'alerte est efficace, il ne sera d'aucune utilité si la prévention fait défaut. Or, le préventif cède toujours le pas au curatif. Au lieu d'enchaîner les effets d'annonces sans lendemains et les autosatisfactions, le ministre de la Santé devrait se pencher sérieusement sur les vrais problèmes qui empoisonnent aussi bien les citoyens que les professionnels du la santé. On ne peut tout de même pas trouver matière à satisfaction quand, à l'indisponibilité des médicaments s'ajoute le manque de personnels, d'équipement, de matériels et de moyens dans de nombreuses infrastructures sanitaires… quand ce n'est pas les infrastructures qui sont inexistantes. R. C.