Il a été réélu à la tête de l'Association générale des entrepreneurs algériens à l'issue d'une assemblée générale organisée, hier, à l'hôtel Mercure d'Alger. L'Assemblée générale de l'association a été l'occasion, pour les adhérents de soulever certaines contraintes qui entravent la bonne marche de leurs entreprises. En effet, le secteur du BTPH demeure, en dépit d'un dynamisme apparent, le parent pauvre de l'économie algérienne. Les agents économiques déplorent la lourdeur qui caractérise les procédures liées au règlement des situations de travaux dont l'accumulation de retards dans le paiement affecte gravement le niveau de leur trésorerie. Les entrepreneurs d'Oran ont été d'ailleurs très remontés contre l'administration, estimant que celle-ci ne joue pas son rôle. Certains d'entre eux, sollicités en urgence, par les pouvoirs publics pour la réalisation de certaines infrastructures, se sont mobilisés. Une fois les travaux achevés et l'infrastructure mise en exploitation, ces entrepreneurs ont été confrontés aux problèmes de paiement des travaux, parce qu'ils ne disposent pas d'ODS. “C'est du mépris”, fulmine un entrepreneur indiquant avoir fait confiance à l'Etat. “Il ne faut plus accepter de marchés sans ODS”, avertissent d'autres. Toujours sur le plan financier, le non-paiement par le Trésor public des situations de travaux réalisés durant le 1er trimestre de chaque année engendre des goulots d'étranglement financier aux entreprises de réalisation qui sont obligées de survivre durant ces périodes. En effet, le Trésor public ne procède à aucun paiement entre le 31 décembre et le 20 mars de chaque année civile. Cette situation entraîne des effets néfastes tant sur le plan financier, avancement des travaux, ainsi que sur les délais de réalisation. Les entreprises du secteur du bâtiment et des travaux publics souffrent également du poids très pesant des taxes fiscales et parafiscales. L'Agea ne croise pas les bras, elle agit en amont, comme force de propositions, en espérant que ses recommandations trouveront un écho. Parmi celles-ci, on note “l'instauration d'une commission paritaire de recours des marchés publics aux niveaux local et national pour une meilleure équité dans l'attribution des marchés publics”. Mais au-delà des recommandations émises, l'Agea milite pour l'ouverture “d'un dialogue franc et sincère” avec les autorités. M. Kheloufi Mouloud affirme que les facilités accordées aux jeunes par le gouvernement pour la constitution de microentreprises ont provoqué des dommages collatéraux au sein des entreprises du BTP. De nombreux employés les ont quittées pour lancer leur entreprise dans le cadre de l'Ansej et autres dispositifs mis en place par l'Etat. Il regrette également la non-publication des textes d'application relatifs au code des marchés publics. Pour autant, M. Kheloufi estime que les pouvoirs publics, à leur tête le ministère de l'Habitat, sont ouverts au dialogue. Certaines des propositions de l'Agea ont été prises en compte. M. R.