Le marché de la construction en Algérie est en pleine expansion, seulement il n'est pas accompagné par une commission paritaire locale et nationale pour veiller à l'application du Code des marchés publics ainsi qu'à l'accès à ce marché pour les entreprises du Btph. C'est ce qu'a déclaré le président de l'Association générale des entrepreneurs algériens (Agea), M.Mouloud Khelloufi au cours d'un point de presse qu'il a animé, hier en son siège à Alger. Sur sa lancée, l'orateur a soulevé le cas de la crise du ciment qui persiste. Pour endiguer ce problème, le président de l'Agea encourage la création d'entreprises spécialisées dans la vente de béton prêt à l'emploi et demande de libérer les initiatives des entreprises grandes consommatrices de ciment pour investir dans le secteur de la production du ciment. Cette proposition vise particulièrement à réduire d'une part la tension sur le marché et d'autre part à réduire les importations. Elle souhaite aussi permettre aux entreprises réalisatrices de projets de bénéficier d'un quota de ciment provenant de l'importation. Dans ce cadre, le matériau est destiné à la consommation directe et non pas à la commercialisation. Par ailleurs, en matière de charges fiscales, l'Agea demande un allègement du taux de la taxe sur activité professionnelle soit 1% au lieu de 2%. En outre, il serait préférable qu'elle soit retenue à la source, lors des règlements des situations de travaux réalisés. S'agissant de l'IRG sur bénéfice/ IBS, selon l'Agea, ce volet demeure assez lourd et fragilise l'entreprise. Le barème actuellement mis en application est assez élevé. Pour cela, il est demandé aux pouvoirs publics une révision à la baisse. Au chapitre des charges parafiscales, d'abord pour la Cnas, la part patronale en vigueur étant de 36%, l'Agea demande à ce qu'elle soit ramenée à 18% soit un abattement de 8%. Concernant, la Cacobatph, l'Agea demande un allégement de cette charge sociale soit 10% au lieu de 12,21% et le repositionnement de cette caisse dans la nouvelle ère économique pour la débureaucratiser, ainsi que la Casnos, dont les cotisations ont enregistré une augmentation par rapport aux années écoulées. Selon l'Agea, il serait souhaitable de revoir à la baisse le barème actuellement appliqué. Toutefois, M.Khelloufi a signalé le non-paiement des situations des travaux réalisés, par le Trésor public durant le premier trimestre de chaque année. Cela engendre des goulots d'étranglement financiers aux entreprises de réalisation qui sont obligées de survivre durant ces périodes. En effet, le Trésor public n'a procédé à aucun paiement entre le 31 décembre et le 20 mars de chaque année civile, affirme l'Agea. Selon cette même association, cette situation entraîne des effets néfastes tant sur le plan financier que l'avancement des travaux donc sur les délais de réalisation. L'Agea souhaite que le Trésor public puisse libérer les entreprises durant cette période difficile, d'autant plus qu'avec la fin de l'année, elles sont dans l'obligation de déposer leurs bilans. Au final, M.Mouloud Khelloufi a fait savoir que l'Agea va participer à une commission mixte algéro-turque qui se réunira à Istanbul, en Turquie, en octobre prochain. L'objectif consiste à discuter un partenariat gagnant-gagnant et de valoriser nos entreprises avec les entreprises étrangères du Btph. L'Agea sera présente également à Bucarest en Roumanie au mois de novembre prochain pour une rencontre avec l'Association de construction Arco. A cet égard, une convention sera signée entre les deux associations portant sur la formation et les nouvelles technologies de construction.