Les 2 000 restants sont programmés pour la consommation locale. Le protocole d'accord, signé vendredi dernier entre Sonelgaz et l'initiative industrielle Désertec, vise à faire des études communes entre les deux partenaires afin de déterminer la meilleure technologie à employer dans ce projet. Les contraintes, qui bloqueraient la massification des énergies renouvelables et les problèmes éventuels de transfert de l'électricité du Sud vers le Nord, seront également étudiés dans le cadre de ce partenariat. Le passage physique par l'Italie et l'Espagne qui sont des pays de transit pose, en effet, problème. Car, à ce jour, le projet d'interconnexion avec ces deux pays n'a pas été encore réalisé. L'Algérie est en fait favorable à ce type d'activités et encourage l'usage à l'avenir d'énergies renouvelables mais avec une composante locale en matière de fabrication d'équipements. “Nous réservons 10 000 MW pour l'exportation de l'énergie une fois ce projet opérationnel. Cette quantité que nous considérons réaliste pour être exportée est donc ouverte à tous nos partenaires”, souligne M. Nordine Bouterfa, P-DG de Sonelgaz. En énergies renouvelables, notre pays a un objectif de production de 12 000 MW notamment en solaire pour une consommation nationale qui impliquerait une économie du gaz. Or, “il existe un différentiel entre le prix de l'électricité thermique et celle produite à partir du solaire. Mais si l'on vend à l'Europe un peu plus du gaz économisé, cela sera apparenté à la réalisation de centrales solaires en Europe”, explique M. Bouterfa. Pour lui, si l'on veut créer à terme un marché des énergies renouvelables, il faut se doter d'un réseau de transport et d'interconnexion au préalable. Car, celui qui existe actuellement soit au nord ou au sud de la Méditerranée n'est pas adaptable aux énergies renouvelables. “Il faut donc repenser le réseau de transport. Pour cela, il y a lieu de mettre en connexion les transporteurs de la rive nord avec ceux du Sud”, précise le P-DG de Sonelgaz sur les ondes de la radio Chaîne III. Avec les deux associations des transporteurs du Nord et du Sud, un schéma de transport et d'interconnexion cohérent peut être ainsi mis en place entre les deux régions. Par ailleurs, le programme des énergies renouvelables estimé à 60 milliards de dollars, s'étalera sur trois principales étapes jusqu'à 2030. La première, c'est d'engager le photovoltaïque dont l'usine est en cours de construction. À compter de 2014, l'Algérie disposera de 100 à 150 MW de panneaux à investir dans le pays. La deuxième est l'éolien qui est déjà lancé. Quant à la troisième phase qui est le thermique, une centrale sera à ce propos réalisée à El-Oued. Interrogé sur le programme de distribution de gaz localement, évalué à 60 milliards de DA, M. Bouterfa indique que chaque année, 150 localités viennent s'ajouter au réseau national. Cependant, les différentes oppositions exprimées par les propriétaires terriens où sont projetés les pylônes retardent, affirme M. Bouterfa, globalement la couverture des localités en gaz d'une année ou une année et demie. Sur les 700 localités prévues en 2011, il reste encore une centaine qui ne sont pas encore raccordées. Badreddine KHRIS