Tout le monde avait appréhendé le déroulement de la session de l'APW de Béjaïa. Finalement, hormis la sortie avec fracas certes du RCD, tout s'est déroulé dans le calme. Le groupe RCD en a profité, quelques mois avant les nouvelles échéances électorales, pour se démarquer de la gestion de l'APW par la majorité FFS avec les partis de l'alliance présidentielle. Les élus RCD avaient expliqué longuement dans une déclaration publique l'isolement, voire la marginalisation dont ils ont été l'objet ces quatre dernières années au sein de l'assemblée de wilaya. Conséquence, le groupe RCD s'est retrouvé bien seul pour interpeller le wali de Béjaïa sur les graves accusations dont il a été l'objet et longuement commentées par la presse écrite et en ligne. Après la sortie tonitruante du groupe RCD de l'hémicycle, les travaux ont repris normalement et le budget primitif 2012 adopté presque dans la sérénité. 388 milliards de centimes a été mobilisés au titre de ce budget de wilaya pour l'exercice prochain. Et sa répartition a été soumise à l'approbation de l'APW, tenue avant-hier. Seules quelques corrections ont été apportées par les membres de l'assemblée à celle établie préalablement par l'administration. Ainsi, près de trois milliards de centimes ont été réservés à la section fonctionnement et près d'un milliard à celle de l'équipement. Forcément c'est au niveau de cette section que des coupes ont pu avoir lieu. Les élus ont apporté quelques changements aux propositions de l'administration. Tous les montants alloués initialement par l'administration ont été revus à la baisse et d'autres ont été carrément supprimés. C'est le cas des 4 milliards de centimes devant servir à la réfection de la résidence du wali. Les élus ont rejeté en bloc cette dépense. Pourtant, lors d'une ancienne mandature du temps de Fatmi Rachid, une partie des mêmes élus avaient réalisé un reportage photo dans lequel on voyait bien que la résidence d'hôte devait impérativement être rénovée. l'autre point abordé lors de cette session ordinaire de l'APW est celui relatif à la situation de l'enseignement supérieur dans la région. L'ensemble des projets sont soit en cours de réalisation, soit en voie de lancement ou, plus grave encore, carrément non lancés. Les projets en question ont été ensuite présentés aux élus. à la lumière des chiffres communiqués sur ce secteur par le Dlep de Béjaïa, il ressort que l'université de Béjaïa ne verra pas de sitôt le bout du tunnel. En effet, beaucoup de projets remontant pour certains à 2005 sont toujours en souffrance. Solution préconisée par le wali et qui ne manquera pas de faire grincer des dents : le recours au marché de gré à gré. Il a indiqué que conformément à la “dérogation du Premier ministre”, les projets de 6000 places pédagogiques et de 3000 lits à El-Kseur et 6000 autres places pédagogiques et 3000 lits allaient être confiés dans le cadre du marché de gré à gré. Et pour justifier ce mode opératoire, le wali a soutenu lors de son intervention que l'université de Béjaïa risque de connaître les mêmes problèmes la rentrée prochaine. C'est dire que l'université de Béjaïa n'est pas sortie de l'auberge. L. OUBIRA