L'adage, “les héros ne meurent jamais”, s'applique bien au chahid Bissas Rabah. Il s'agit d'un martyr tué à la fleur de l'âge, à 22ans, sur les hauteurs du Pont de Fer, Djenane Hassan, un mercredi 14 décembre 1956, par une patrouille du groupe motorisé de sécurité de la France coloniale. Pour le commun des Algérois, voire des Algériens, ce héros reste méconnu. Cependant, et à l'occasion du 55e anniversaire de la commémoration de la mort de ce vaillant moudjahid de la Zone autonome d'Alger, les proches et le fils unique de ce martyr ont bien voulu lui rendre un vibrant hommage, et ce en évoquant le parcours de ce glorieux martyr. Né un certain février 1934 sur les hauteurs de Bab El-Oued, à Zeghara pour être plus précis, le chahid Bissas Rabah a rejoint les rangs du FLN dès 1955. Il était dans le groupe du chahid Saïd Touati, avec les Radi H'Mida, Rabah Boualem, Bellamine Moh Kebaïli et tant d'autres sous le commandement de Arbadji Abderrahmane. Rabah Bissas, qui était en compagnie de Ali Labadi, ont quitté ce jour-là, 14 décembre 1956, la cache de Thèbes, Birdjebah, pour rejoindre un autre refuge situé sur les hauteurs du Pont de Fer, Djenane Hassan, qui était une cache des fidaines et autres moudjahidine sans uniformes d'Alger. Avant d'atteindre ce refuge, il croise par pure coïncidence une patrouille du groupe motorisé de sécurité de la France coloniale. Rabah, connu pour sa bravoure exemplaire, qui a voulu éliminer les éléments de cette patrouille, entre en accrochage avec ces derniers et d'autres troupes de l'armée coloniale arrivées sur les lieux. Après un long échange de tir, Rabah Bissa tomba au champ d'honneur, tandis que son compagnon Ali Labadi fut grièvement blessé. Il faut rappeler, à ce titre, que même le Journal d'Alger de l'époque avait rapporté dans son édition du 15 décembre 1956, que “Bissas Rabah, le dangereux tueur, est abattu après l'attentat qu'il a commis contre M. Maurice Pinto, à la rue Jules Cambon. Un autre a été blessé et capturé par les forces de l'ordre. Bissas Rabah avait participé à plusieurs attentats, notamment ceux commis à Bab El-Oued au début de l'été”. Le chahid Bissas Rabah restera à jamais gravé dans les annales de la révolution algérienne, a conclu son fils unique, Bissas Omar, qui avait juste un an quand son père tomba au champ d'honneur. HANAFI. H.