Un groupe de médecins du centre hospitalo-universitaire Mohamed-Nédir de Tizi Ouzou a observé la semaine dernière un sit-in devant le siège de la direction générale de cet important établissement. Tout a commencé lorsque le directeur général du CHU, le Pr Ziri, a décidé d'une sanction administrative à l'encontre du chef de service de chirurgie viscérale, en l'occurrence le Pr Belhocine, pour “absences irrégulières accumulées”, notamment, après son départ en congé scientifique “non visé par le premier responsable du CHU, en l'occurrence, le Pr Ziri, mais établi par le doyen de la faculté de médecine le Pr Aït Ali”, ce qui été suivi d'une décision de sanctions administratives. Dans un courrier adressé à la tutelle par le collectif des chefs de service, des praticiens et des personnels soignants du CHU, ceux-ci ont dénoncé cette mesure jugée “abusive” de la part de la direction de l'hôpital. “Le 30-11-2011, le professeur et chef de service de chirurgie viscérale a vu son salaire bloqué pour absence irrégulière fictive, après son retour d'un congé scientifique tout a fait régulier et signé par le directeur général du CHU”, lit-on dans ce communiqué. Contacté par nos soins, le DG du CHU, par contre, a formellement démenti avoir signé le fameux titre de congé. “Je n'ai jamais signé ce titre de congé. Dites-vous bien que le Pr Belhocine a déposé sa demande après son retour de congé. C'est le comble. Malgré ce dérapage, il a été interpellé par l'administration et rappelé à l'ordre mais son salaire n'a jamais été bloqué”, dira-t-il. Il a estimé par ailleurs, que “le concerné est un récidiviste en matière d'absence qui n'a assisté à aucune réunion du conseil scientifique ou de travail depuis trois ans, alors que son service n'enregistre que 25 à 30 interventions par chirurgien et par six mois, ce qui est très insuffisant. Ajoutez à cela que ce prétendu sit-in n'a été suivi que par une vingtaine de personnes dans un centre hospitalo-universitaire qui compte 3 000 travailleurs, ce qui est insignifiant”. Revenant à la charge, ce collectif de médecins reproche au Pr Ziri, de “décourager activement toute candidature au conseil scientifique du CHU”, signalant au passage que “le poste de DAMPM du CHU est occupé par un assistant de son propre service. Ce blocage total de l'espace professionnel annihile toute velléité de participation réelle dans le cadre du fonctionnement du CHU”. Ces accusations diverses, mentionnées dans ce rapport, sont considérées par le DG de “dérapages qui accumulent des contreperformances et essayent sans succès d'annihiler la nouvelle dynamique dans laquelle l'établissement s'est inscrit et qui a suscité auprès de la population des espoirs réels”. Le Pr Ziri précisera que “cet otage du conseil scientifique pour lequel une inspection du ministère de la Santé a été diligentée et s'est soldée par un avertissement inscrit dans le dossier de l'intéressé depuis l'année 2008, en plus de la dissolution de ce conseil scientifique par l'administration en 2008 où un retrait de confiance de tous les membres lui a été réservée” conclut le DG du CHU au moment où le Pr Belhocine persiste à dire que le premier responsable du CHU se signale par des abus de pouvoir répétés. Aux dernières nouvelles, une commission ministérielle devrait faire toute la lumière sur cette affaire. K. Tighilt