Quart de finaliste au dernier championnat du monde à Osaka, médaille d'or aux derniers Jeux africains d'Abuja, à 19 ans, la fille terrible d'El-Kseur ne cesse de gravir les échelons. Dans cet entretien, Haddad nous raconte son exploit japonais, mais nous parle aussi de ses objectifs. Liberté : Pouvez-vous nous parler de vos débuts dans le judo ? S. Haddad : J'ai commencé la pratique du judo en 1996 au sein de l'USM El-Kseur puis à la JS El-Kseur en 2001, date à laquelle j'ai été aussi sélectionnée en EN seniors. Pour les titres, j'étais championne d'Afrique juniors, 9e au championnat du monde juniors en 2002. Après ça, j'ai eu une bourse olympique pour préparer les jeux d'Athènes. Cette bourse est-elle octroyée par le CIO ? Oui, ce qui m'a permis de participer à beaucoup de tournois avec la sélection africaine surtout. J'ai décroché maintes médailles d'or, entre autres au Maroc, au Cameroun et à l'île Maurice et cette dernière m'a aussi permis de participer au championnat du monde à Osaka. Comment avez-vous trouvé le niveau au cours de ces championnats du monde ? Le niveau était très élevé. Le but, c'était d'acquérir et de se situer par rapport au niveau mondial. Parlez-nous de vos combats ? J'ai battu au premier tour la Belge Simons, médaillée de bronze aux Jeux olympiques de Sidney par ippon après deux minutes de combat. Après cette bonne rentrée, ma mise en confiance, au second tour, j'ai battu la Mongolienne par ippon après avoir concédé wazari et yuko. En quart de finale dans un combat très dur face à la vice-championne du monde, j'ai comptabilisé deux kokas. Malheureusement, la française a inscrit un yuko. C'était un combat qui m'est resté au travers de la gorge. Comment voyez-vous l'avenir après s'être frottée à la crème du judo mondial ? Le président de la fédération, M. Meridja, ainsi que mon entraîneur m'ont félicitée après ce résultat. Je ne fais que commencer ma carrière et je sais pertinemment que je serai bien prise en charge à l'avenir. Je ne suis pas la seule d'ailleurs. D'autres athlètes doivent être pris également en charge. Le phénomène de décompression ne vous a pas joué un tour aux jeux africains où vous avez réussi à décrocher la médaille d'or. J'étais sous pression. C'est vrai ! et j'étais obligée de réagir après mon résultat aux championnats du monde (9e). Au Nigeria, il y avait surtout la tunisienne Berhouni qui était plus expérimentée que moi. Mais j'ai réussi à la battre par un yuko au terme d'une finale qui a duré cinq minutes. Quels sont vos objectifs à présent ? Mon premier objectif, c'est la qualification aux jeux d'Athènes et pour ça, il faut d'abord confirmer aux championnats d'Afrique de Tunis au mois de mai 2004. Pour le moment, je me repose et à partir de décembre, nous reprendrons nos stages et tournois (Paris, Autriche, Italie et Allemagne), le programme complet et en train d'être ficelé par l'entraîneur national. Vous êtes accueillie en trombe par la population d'El-Kseur. ça doit vous faire beaucoup de bien ? À mon retour à Béjaïa, j'étais bien reçue par toute la famille du judo, par les responsables du secteur et la population d'el-Kseur. Cela m'encourage et cet accueil m'a émue. Selon vous, quel est le secret de cette réussite ? Le travail et la persévérance. Je suis au début de ma carrière. J'ai encore besoin d'apprendre beaucoup de choses. Avant de terminer, je tiens à remercier ma famille, l'entraîneur national, les responsables de la fédération et du lycée sportif national pour m'avoir fait confiance. A. H.