En remportant la médaille de bronze de la catégorie des -52 kg au tournoi de judo des jeux olympiques de Pékin, Soraya Haddad a gravé son nom en lettres d'or dans les annales du sport algérien et olympique. Haddad, âgée de 24 ans, est devenue la première judoka algérienne, africaine et arabe à réaliser cette prouesse, en décrochant une place au podium dans le plus grand événement sportif à l'échelle mondiale. La performance est de taille dans une discipline très technique, dominée par les Asiatiques et les Européennes. Elle a également, pour l'occasion, permis au judo de suivre le chemin de la boxe et de l'athlétisme qui ont déjà offert à l'Algérie des médailles olympiques. Pour Haddad, ce résultat n'est pas le fruit du hasard. Elle s'était déjà illustrée de la sorte, un certain 11 septembre 2005 au Caire, en remportant haut la main la médaille de bronze (-48 kg) aux Mondiaux d'Egypte. Elle avait alors 21 ans. Une médaille qui, d'ailleurs, lui permet jusqu'à présent, d'être la seule femme algérienne de cette discipline à monter sur un podium mondial chez les seniors. Mais, les prouesses de Soraya Haddad n'ont pas commencé aujourd'hui. Elle était sacrée championne d'Afrique, en juniors, lors des championnats disputés le 4 août 2002 en Côte d'Ivoire. Née le 30 septembre 1984 à El Kseur (Béjaïa), Soraya a commencé à pratiquer le judo à l'âge de 11 ans au sein d'un club local. Elle n'a fait que suivre les traces de ses frères aînés qui pratiquaient déjà le judo. Par la suite, notre championne olympique a opté pour un autre club de la ville d'El Kseur, en l'occurrence la JSEK où elle a pu vraiment évoluer notamment avec l'aide de l'entraîneur Bouhadou. Cette consécration africaine est venue après une multitude de bonnes performances au niveau national. C'est ainsi que Soraya a décroché le titre national à cinq reprises. Par la suite, c'était vraiment une courbe croissante même si, il y a trois ans environ, elle a failli mettre un terme à sa carrière en raison d'une mauvaise prise en charge médicale. Seulement, la volonté de la fille d'El Kseur était plus forte que tout. Elle a pu surmonter ses problèmes et peu à peu a réussi à retrouver son niveau. Et quelques semaines seulement avant les jeux Olympiques, au tournoi de Paris, crédité d'un très bon niveau par les spécialistes, Soraya a pu décrocher la seconde place. Une manière de dire qu'il faut désormais compter sur elle lors des grands rendez-vous. Donc, le dimanche 10 août dernier, à Pékin, la fille d'El Kseur a fait une belle prestation, ne s'inclinant qu'en demi-finale face à la chevronnée et double championne olympique (2004 et 2008), la Chinoise Xian Dongmei, qui a évolué, de surcroît, devant son public. Auparavant, l'Algérienne avait battu, tour à tour, la Luxembourgeoise Marie Muller (waza-ari), la Sénégalaise Hortance Diedhiou (yuko), la Coréenne Kyungok Kim (ippon) et la Kazake Sholpan Kaliyeva (waza-ari). Valeur sûre du sport féminin en Algérie, Soraya s'était préparée sérieusement pour le rendez-vous olympique, remportant des places honorables, souvent sur le podium, lors de ses sorties internationales. Championne d'Afrique et championne méditerranéenne, Haddad a réussi avec brio son pari d'offrir à l'Algérie sa première médaille olympique en judo. A la fin de son combat face à la Chinoise Xian Dongmei, Soraya a déclaré que sa défaite n'est nullement un «échec» puisqu'elle a affronté la meilleure au monde en ce moment. Elle a ajouté qu'aussitôt sa médaille savourée, elle va se mettre à préparer les JO de Londres 2012. Son entraîneur, Hamid Chaalal, a déclaré que Soraya a été récompensée après un long et dur travail et sans relâche. La fille d'El Kseur promet d'autres médailles pour l'Algérie. A. A.