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…PORTRAIT…
Chadli Bouferoua
Publié dans Liberté le 08 - 01 - 2012

Je le dis tout de suite : sans Chadli Bouferoua, je n'aurais peut-être jamais fait de journalisme sportif. Début des années 80, il était chef de la rubrique sportive de la Chaîne 3. Chaque matin à 7h15, j'écoutais sa chronique qui détonnait sur le reste des émissions. Il avait d'abord la voix, une voix qui savait dorloter les mots et les rendre pareils à une cravache. Tout dépend seulement du sujet traité. Souple comme une lanière, sa voix avait plusieurs gammes. Il la maniait à sa guise et sur tous les tons. Cet homme-là n'avait pas besoin de hurler pour être entendu. D'ailleurs à l'émission “Sport sur la 3” où il tenait le rôle d'animateur au studio, les reporters sur les terrains, surtout les prolixes partiaux, filaient doux. Ils tournaient leur langue 20 fois avant de parler, car ils savaient que Chadli n'allait pas les rater. Un Chadli à la radio et un autre à El-Mouradia, il y en avait un de trop. Je vous laisse deviner lequel. Outre la voix, une voix d'immigré, sans accent et sans emphase, il avait le style et le ton qui le rendait unique, différent des autres. Mais plus que cela, il avait de la finesse et de la rigueur dans les analyses qui m'ont très vite fait comprendre que l'homme n'est pas du genre à commenter seulement un match de foot en se contentant de décrire la passe de “Belloumi à Assad qui redonne d'une pichenette à Madjer”. Vous voyez le genre : ceux dont les intellectuels se gaussent en les traitant d'ignares ayant à la place de la cervelle un ballon de foot. Avec Chadli, ces intellectuels trouvaient un homme rompu à la dialectique marxiste. Il pouvait même leur faire la leçon. Je comprendrai en travaillant avec lui que Chadli était d'abord un analyste politique avant d'être un journaliste sportif et qu'il appliquait la même démarche dialectique dans ses analyses sportives, en reliant les faits dans le temps et en les plaçant dans une perspective inconnue de ses pairs du sport, si bien qu'il semblait toujours avoir raison même quand il avait tort ! Ces facultés d'analyse ont fait de lui dans les années quatre-vingts une référence dans le sport où il faisait figure d'oracle. Et parfois même de conseiller occulte quand il n'était pas vizir à la place du vizir. Réformateur, il pensait que le salut du sport algérien ne pouvait venir que des techniciens scientifiques qui étaient à couteaux tirés avec les empiriques. Et ils soutenaient contre vents et marées ceux qu'ils défendaient même quand ils échouaient. Chadli défendait une ligne et une politique. C'était son droit. D'autres, qui n'étaient pas toujours d'accord avec lui, et j'en faisais partie, gardaient leur esprit critique, aussi bien contre les scientifiques que contre les empiriques. La seule vérité qu'on supportait était celle du terrain et des résultats. Je dois à la vérité de dire que les débats avec lui étaient toujours sincères. Pas de peaux de banane ni de coups bas. Bourreau de travail, il dormait souvent à la radio, de cette façon il était toujours — et pour cause — le premier arrivé et le dernier à voir les autres partir. Ainsi, sans le vouloir, il culpabilisait les membres de son équipe qui vivaient, eux, une vie normale et qui regardaient Chadli avec une sorte d'admiration interrogative : est-il fou ou normal ? Fou par rapport à eux. Normal au regard des standards internationaux. Et encore. Même s'il avait du cœur qu'il cachait sous un visage fermé, Chadli avait horreur des pistonnés, les fils de… Un jour, un reporter fils de… lui a été imposé avec cette recommandation : “Il est super, il a même travaillé à France Inter et RTL.” Le fils de… était plein d'assurance. Ah ! L'inconscient… Chadli l'envoie, pour un match de coupe d'Algérie, à l'intérieur du pays. Juste au début du match, le malheureux fils de… demanda l'antenne. Bouferoua la lui donna volontiers. Alors une voix d'hystérique ayant découvert que sa moitié le trompait s'écria : “Penalty… penalty… penalty…” Intervention de Chadli : “Penalty pour qui et pourquoi ?” Mais l'autre ne pouvait que répéter : “Penalty… penalty…” C'était ce qu'on appelle dans le jargon le trou. Alors l'animateur avec une cravache dans la voix : “à la radio comme dans le football, il faut savoir procéder à des changements !” C'était du grand art… On n'entendit plus parler du fils de… Ambiguë, énigmatique, Chadli est un incompris qui a très vite compris, et avant tout le monde, les limites des différentes politiques sportives. Pour ne plus commenter ce qui ne mérite pas de l'être, pour ne plus s'égosiller dans le désert, il a, lui aussi, quitté le sport. Ce n'est pas une perte pour lui. Mais une perte pour le sport…
H. G.
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