Les mesures incitatives prises par l'état en 2011 pour encourager la création d'entreprises ont contribué à la naissance de près de 50 000 TPE (très petites entreprises). Les TPE représentent, indiquent des statistiques officielles, plus de 90% du tissu des PME en Algérie. De ce nombre, près de 35 000 ont malheureusement disparu après quelques mois d'activité, hissant ainsi le taux de mortalité à des niveaux inadmissibles. Par manque de formation, d'expérience et de compétence et mauvaise gestion, les jeunes, qui, au début, se sont rués vers les divers dispositifs afin de créer leurs propres sociétés, ont fini par abandonner leurs projets. “Pour promouvoir le secteur de la PME dans notre pays, il faut des mesures d'accompagnement plus efficientes et un suivi régulier ainsi qu'une formation en permanence des jeunes chefs d'entreprise”, avoue Zaïm Bensaci, président du Conseil national consultatif de la PME (CNC). Ces TPE doivent, estime M. Bensaci, connaître un essor. Elles doivent réaliser un saut qualitatif qui les mènera vers le statut tant voulu de PME ayant une place de choix sur le marché national. Cela passe impérativement par la réduction des importations massives et l'encouragement de la sous-traitance au profit de ces petites sociétés. à ce propos, le CNC a annoncé la réalisation d'une étude sur le marché de la sous-traitance où seules 300 PME activent actuellement. L'objectif, c'est d'établir un plan d'action urgent et opérationnel pour une meilleure organisation de cette activité en Algérie. Celle-ci a, en effet, besoin d'être consolidée et dynamisée afin qu'émergent des sous-traitants puissants et compétitifs et naissent des pôles de développement de la sous-traitance. Avec une telle démarche, les résultats devraient être, selon M. Bensaci, palpables en matière de création de richesses, d'emplois et de valeur ajoutée. Outre l'amélioration des conditions d'exercice du métier de sous-traitant, ce sous-secteur (sous-traitance) renforcera davantage la production nationale qui se substituera de ce fait aux importations. Celles-ci se chiffrent, pour le seul secteur de l'énergie, à plus de 4 milliards de dollars, dépensés annuellement par Sonatrach et Sonelgaz pour l'achat de pièces destinées à leurs équipements. Or, ces pièces de rechange peuvent être fabriquées en Algérie. Le président du CNC affirme que dans ce projet d'étude, qui sera lancé dans les prochains jours, des questions liées entre autres à la réglementation de ce secteur, la création d'une banque de données et le partenariat en tant que vecteur de développement seront abordées. De manière plus pratique, la première action qu'entreprendra M. Bensaci est la tenue, jeudi au siège du CNC, d'une réunion qui regroupera les bourses de sous-traitance, le P-DG de la SNVI (Société nationale des véhicules industriels), celui de l'Unep (Union nationale des entrepreneurs publics) et un directeur général d'une grande entreprise, donneur d'ordres. “Nous allons valider notre procédure et lancer un appel d'offres tout en favorisant les experts nationaux surtout”, souligne M. Bensaci sur les ondes de la Chaîne III. Une fois cette étude réalisée, “nous créerons un comité intersectoriel composé des principales institutions et nous arrêterons un plan d'action que nous soumettrons à qui de droit”, explique M. Bensaci. B.K.