En dépit de certaines voix hostiles à la célébration de tout événement non conforme au calendrier lunaire, le rite de Yennayer n'est pas passé inaperçu dans les foyers où les préparatifs pour son accueil ont commencé depuis plusieurs jours. Les commerces ont été agréablement achalandés pour la circonstance et leurs étals garnis de toutes sortes de gourmandises et de friandises, de la datte à la figue en passant par les confiseries, les nougats et autres boissons et produits exotiques. La nouvelle année berbère a aussi été marquée, pour la première fois, par l'organisation de plusieurs activités culturelles et artistiques qui ont commencé depuis le début du mois de janvier pour se prolonger jusqu'à la fin du mois, selon un programme arrêté par la direction de la culture.L'innovation mise en œuvre cette année par les organisateurs a consisté à restituer le rite selon la tradition locale à travers une exposition intitulée “La meïda de Yennayer” qui s'est déroulée du 10 au 12 janvier au Musée des arts et traditions populaires de Médéa. Des bourses de différentes couleurs confectionnées à partir d'un tissu en soie ont servi de contenants aux produits composés de bonbons, aracides et confiseries mélangés et servis aux visiteurs. À cela, se sont ajoutées la tenue d'une qaâda à l'ancienne pendant l'après-midi du premier jour de l'année berbère et l'organisation d'une soirée artistique, le même jour, à la maison de la culture Hassan El Hassani de Médéa, manifestations qui ont drainé un grand nombre de familles et un public nombreux. Invitée pour la circonstance, la troupe du Théâtre régionale de Oum El-Bouaghi a présenté une pièce intitulée Hob hata el-mout (Aimer à en mourir), entièrement jouée en langue amazighe. D'autres spectacles artistiques et des représentations théâtrales sont prévus pour les prochains jours en d'autres endroits tels que les cités universitaires en sus de ceux programmés à travers les structures et établissements relevant de la direction de la culture. M. E.B.