Encore un triste spectacle à la mouhafadha FLN de Boumerdès lorsqu'une bagarre, à coups de gourdin et de poings, a éclaté, hier, entre des militants de l'ex-parti unique. Il a fallu l'intervention des policiers dépêchés tôt le matin sur les lieux pour éviter le pire. Cette rixe, une de plus, s'est produite à la fin de la réunion du bureau de la mouhafadha, une réunion qui s'est terminée en queue de poisson puisque les membres du bureau ne se sont pas entendus sur l'ordre du jour et le programme à adopter en vue des prochaines élections. Des membres du bureau de la mouhafadha parmi eux des députés et le président de l'APW auraient mal digéré la convocation des responsables des kasmas sans qu'ils soient informés. “On ne peut pas aller aux élections sans assainir la situation des kasmas qui restent bloquées”, affirme un élu de l'APW, qui reproche au mouhafadh de “faire un travail en solo et fractionnel mais aussi d'avoir ignoré les membres du bureau de la mouhafadha”. Selon notre interlocuteur, “le mouhafadh a été mal conseillé par certains responsables qui l'entourent et qui sont à l'origine de ce scandale que la mouhafadha de Boumerdès n'a jamais connu”. Pour M. Si Youcef, mouhafadh de Boumerdès : “Cette réunion avec les kasmas a été programmée suivant l'instruction n°16 mais des pseudos militants sont venus pour la perturber”. Le mouhafadh réfute l'existence de huit kasmas bloquées. “Il y en a cinq en tout et nous nous attelons à les régler”, dit-il. M. Si Youcef a révélé que ses adversaires lui ont demandé de changer le responsable organique de la mouhafadha. “Je ne peux pas revenir sur une décision déjà prise”, ajoute-t-il. À la question de savoir comment le FLN va aborder les prochaines élections dans ce climat de tension et de division, il dira : “On va faire le travail avec la base avec les kasmas et au niveau des communes”. D'autres militants qui étaient là et qui se considèrent comme la troisième alternative demandent carrément la dissolution de la mouhafadha et le départ de tous les anciens responsables. “Ce sont les postes de responsabilité et les intérêts qui font venir ces gens-là, c'est pour cela que nous demandons à Belkhadem de les remplacer par des jeunes, car ce n'est pas avec des gens qui se bagarrent tout le temps qu'on va gagner les élections”, affirme un jeune militant de Hammadi. Pour rappel, une première bagarre a émaillé en avril dernier lors de l'installation du bureau de la mouhafadha, quelques semaines plus tard, le bureau de la mouhafadha a été saccagé par des militants. Une plainte a été déposée auprès de la police. À quelques mois des élections législatives, le FLN à Boumerdès semble mal préparé pour aborder cette échéance à moins d'un sursaut d'orgueil de ses militants sincères. M. T.