Les producteurs algériens, dont Saidal et le laboratoire El-Kindi, rencontrent de grosses difficultés à exporter leurs médicaments vers les pays arabes. Les experts de la haute commission arabe technique du médicament, réunis depuis hier à Alger sous l'égide de la Ligue arabe, devront entériner la demande de l'Algérie d'unifier les conditions d'enregistrement des médicaments. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould-Abbès, a annoncé, à l'issue de la cérémonie d'ouverture de la rencontre, que les autorités sanitaires nationales obligeront désormais “les pays arabes, qui voudront obtenir l'autorisation de mise sur le marché national pour leurs médicaments, d'enregistrer automatiquement les produits pharmaceutiques algériens”. Il est précisé que beaucoup de facilités sont accordées aux opérateurs pharmaceutiques arabes en la matière, qui ont réussi à placer 912 molécules sur le marché pharmaceutique national, sur une nomenclature de 5 683 produits enregistrés. A contrario, les producteurs algériens, dont Saidal et le laboratoire El-Kindi, rencontrent de grosses difficultés à commercialiser leurs médicaments dans ces pays-là. À ce titre, l'Algérie exige l'application du principe de réciprocité. Les membres de la Commission arabe du médicament s'attelleront à mettre au point une procédure commune de l'enregistrement des médicaments dans le monde arabe. Il s'agit aussi de développer conjointement les capacités de contrôle des produits pharmaceutiques et, par ricochet, la lutte contre la contrefaçon. À ce propos, le ministre de tutelle a soutenu que l'Algérie est fière de posséder l'unique Laboratoire de contrôle de produits pharmaceutiques (LNCPP) agréé par l'OMS comme centre collaborateur à l'échelle continentale. Le LNCPP assiste, en cette qualité, 34 pays africains à créer des laboratoires nationaux de contrôle de médicaments. Le ministre de la Santé a indiqué, en outre, que les pays arabes renferment un vivier de 300 millions de consommateurs de médicaments, soit beaucoup plus que l'Europe tout entière. L'industrie pharmaceutique demeure toutefois peu développée par rapport aux bigs pharmas européens, américains et asiatiques. Les investissements arabes, dans notre pays, dans le domaine des médicaments ont atteint plus de 380 millions de dollars en 2011, selon le membre du gouvernement. La Jordanie se classe en première place avec un investissement de l'ordre de 130 millions de dollars américains par le biais de la firme Hikma. Elle est talonnée par l'Arabie Saoudite (70 millions USD), les Emirats arabes unis (26 millions USD), l'égypte (20 millions USD) et la Tunisie (20 millions USD). S.H.