La production agricole nationale a enregistré une croissance de 10,6% en volume en 2011 contre 6% durant l'exercice précédent. Sa valeur est établie à 1 630 milliards de dinars, en progression de près de 9%. Plusieurs paramètres ont contribué à ce résultat. L'on cite le développement des cultures maraîchères et le système de régulation engagé à travers la mise en place du dispositif Syrpalac. Outre la sécurisation des agriculteurs, l'élargissement des surfaces irriguées, la disponibilité de l'eau et l'amélioration des techniques de production constituent les autres facteurs qui ont tiré la production vers des performances inouïes. Ce bilan, en dépit de ses aspects positifs, ne rend pas, toutefois, trop euphorique le ministre de l'Agriculture et du Développement rural qui estime qu'une large marge de progression reste encore à conquérir. Pour lui, de par les potentialités que recèle le secteur, toutes les filières devraient se développer davantage. “Si l'on introduit certains éléments, tels que la technologie, dans les divers segments d'activité, la production pourrait être multipliée aisément”, souligne-t-il, en paraphrasant des experts internationaux très au fait du domaine. Le Dr Rachid Benaïssa met l'accent sur la communication et exige plus de dialogue et de concertation entre les différents acteurs. Le fait de lancer à l'adresse de ses cadres l'idée de créer un comité exécutif agricole dans chaque wilaya n'est pas fortuit. Il propose à ce que cette structure soit composée du directeur des services agricoles (DSA), des représentants de la Chambre d'agriculture, de l'interprofession, de l'Unpa, des SGP, des instituts, des leaders de la production par filière, l'Office des terres agricoles, la Badr, la CNMA… Ce groupe aura pour charge de tenir des réunions d'évaluation et présentera des rapports à l'administration centrale qui, à son tour, organisera des rencontres pour évaluer le secteur dans sa globalité. C'est ce qui est appelé communément d'ailleurs réunion d'évaluation trimestrielle des contrats de performance pour le renouveau agricole et rural des wilayas. La 12e session, tenue hier au siège du ministère, fait ressortir des résultats encourageants durant l'exercice 2011. Si l'on s'en tient au bilan présenté hier par les cadres du ministère, les différentes filières affichent une progression acceptable. La palme revient à la céréaliculture dont la production a atteint 42,45 millions de quintaux (qx). Les wilayas de Sétif, Oum El-Bouaghi, Tiaret, Souk-Ahras, Guelma, Batna et Bouira occupent les premières places au peloton en termes de rendement puisqu'elles réalisent à elles seules près de 41% de la production globale. La filière lait n'est pas du reste, d'autant que la campagne 2010-2011 dépasse les 2,92 milliards de litres alors que l'objectif annuel était fixé initialement à 2,73 milliards de litres. Le résultat qui a suscité d'ailleurs la satisfaction du ministre, lui-même, est incontestablement la collecte du lait cru qui est évaluée à 572 millions de litres. Ce qui a fait dire aux responsables du secteur que le volume est nettement supérieur à ce qui a été concrétisé durant la période 2005-2008 où la moyenne était estimée à 200 millions de litres/an. Plus de 19% de l'opération ont été l'œuvre des wilayas de Sétif, Sidi Bel-Abbès et Skikda. L'autre exploit dont s'enorgueillissent les responsables du secteur concerne la production de la pomme de terre qui a dépassé les 38,49 millions de qx contre 32 millions de qx en 2010, 26,7 millions de qx en 2009 et 22 millions de qx en 2008. C'est dire qu'en trois ans, la productivité dans cette filière augmente en moyenne de 5 millions de qx/an. Pourtant les prévisions retenues dans le cadre des contrats de performance ont été établies autour d'une production de 27,2 millions de qx. Actes de concession : la date limite sera prolongée Mieux, de par le rythme insufflé à cette filière en matière de productivité, il est fort probable que les 40 millions de qx attendus à l'horizon 2014 soient largement dépassés. Par ailleurs, si l'objectif de la production des agrumes était de 9,42 millions de qx pour 2011, les résultats obtenus, en revanche, sont estimés à 11 millions de qx dont 60% reviennent aux wilayas de Mostaganem, Relizane, Chlef et Blida qui, à elle seule, a assuré 32% des quantités totales produites. Le même topo est à signaler pour les filières viandes rouges et blanches dont la production a atteint respectivement 4,2 millions de qx et 3,36 millions de qx en 2011. Or, il a été prévu de réaliser, pour l'exercice précédent, des volumes ne dépassant pas respectivement les 3,65 millions de qx et 2,89 millions qx. Contrairement à ce qui a été dit çà et là en ce qui concerne l'oléiculture, la productivité a été évaluée à 6,1 millions de qx alors que l'objectif contractuel tracé auparavant était de l'ordre de 4,3 millions de qx. “Ce niveau de production est supérieur à la campagne précédente où le bilan 2009-2010 était arrêté à 3,16 millions de qx”, explique un communiqué du ministère. Tizi Ouzou et Béjaïa demeurent les deux wilayas les plus performantes en réalisant à elles seules 27% de la production nationale d'olive à l'huile. “Sur 45 wilayas où la production oléicole est recensée, 39 ont même dépassé leurs prévisions”, explique-t-on dans le communiqué. Dans un autre registre, le ministre a indiqué que 5 000 actes de concession des terres ont été établis conformément à la nouvelle réglementation en vigueur qui régit le foncier agricole algérien. Sur les 219 000 dossiers étudiés et complétés, plus de 83% ont été d'ores et déjà déposés. Il est fort probable que la date butoir fixée pour le dépôt des dossiers soit prolongée. Les statistiques du ministère montrent aussi qu'il a été formulé et approuvé quelque 6 032 projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI) au 4e trimestre 2011. De ce lot, 4 165 ont été d'ores et déjà lancés. Ces projets ont été ainsi mis en œuvre dans plus de 5 000 localités rurales. B.K.