La fermeture de sièges d'institutions publiques et d'axes routiers par des citoyens en colère est monnaie courante à Béjaïa. Chaque semaine, on enregistre deux actions dans ce registre de protestation. Pour la seule journée d'hier, deux sièges d'APC et la RN12 ont été fermées à travers trois localités de la wilaya de Béjaïa. Dans la commune d'Oued-Ghir, la RN12 reliant la wilaya de Béjaïa à celles de Tizi Ouzou, de Bouira et d'Alger, a été fermée à la circulation dès la première heure de la matinée, à hauteur de l'Institut national de recherches agronomiques (INRA) par les citoyens du village dit domaine Kheir-Eddine qui réclament le raccordement au gaz de ville, la réalisation d'abribus et de dos d'âne sur la route nationale. Les usagers de cet axe routier à grand trafic routier ont été contraints de faire tout un détour par la RN75, via Amizour, pour rejoindre ou quitter la ville de Béjaïa. À Amizour, c'est le siège de l'APC qui a été pris d'assaut, hier matin, par les citoyens de deux villages, Berdoune et Berri, pour exiger des pouvoirs publics, le revêtement des pistes menant vers leur village, leur assainissement, l'AEP et le gaz de ville. L'APC de Draâ El-Gaïd, dans la daïra de Kherrata, est l'autre collectivité locale de la wilaya de Béjaïa à avoir été assiégée par les citoyens. Ces derniers n'ont pas été par trente-six chemins pour exiger “le départ immédiat” du premier vice-président de l'APC, Abderrezak Hafhouf, du fait qu'il a fait l'objet d'une condamnation pénale pour son implication dans une affaire de falsification de documents administratifs. La goutte qui a fait border le vase est que les deux autres fonctionnaires de l'APC, un agent de l'état civil et son chef de service, qui ont été complices dans la falsification d'un acte de mariage, se sont vu radier de la Fonction publique, alors que le premier vice-président ayant signé ce faux document demeure en poste. Selon un membre de l'APC de Draâ El-Gaïd qui a requis l'anonymat, l'élu indélicat a, en effet, été condamné le mois de juin 2011, par le tribunal correctionnel de Kherrata, à 8 mois de prison avec sursis assortis d'une amende de 50 millions de centimes. Il faut rappeler que le vice-président incriminé a été élu sur la liste du FNA, après avoir fait le tour des partis islamistes, dont le FIS dissout. À noter que les citoyens protestataires demandent des autorités compétentes l'ouverture d'une d'enquête au motif que des projets de développement local ont été détournés au profit de certains villages au détriment d'autres. Par ailleurs, les moniteurs des auto-écoles de la wilaya de Béjaïa ont observé, hier, un rassemblement devant le siège de la direction des impôts pour contester le redressement fiscal dont ils ont font l'objet. L. OUBIRA/K. OUHNI