L'anarchie ambiante et l'affaiblissement des institutions de l'état ont fait que le commerce illicite gagne du terrain à Berrahal pour toucher le boulevard principal, à la grande déception de la population. Considérée à juste titre comme étant la vitrine de la ville, cette avenue a fait l'objet, rappelle-t-on, d'une vaste opération de réhabilitation et d'aménagement qui a coûté à l'état plus de 10 milliards de centimes. Les dépassements sont nombreux, relève-t-on. À commencer par la majorité des locaux commerciaux en service sur le boulevard du centre-ville. Pratiquement aucun ne répond aux normes d'urbanisation. Tous les concernés ont squatté depuis longtemps un trottoir d'une largeur de six mètres, au vu et au su de tout le monde. à l'exemple des locataires du bâtiment appelé communément Bouchareb, qui n'ont pas cessé de se plaindre auprès des pouvoirs publics et des élus, sur les pratiques anti-commerciales des restaurateurs portant atteinte, à la fois, au cadre de vie et à la sécurité des riverains et des passants. Les tas de caisses et de sacs pleins de charbon qu'utilisent des restaurateurs pour les grillades représentent un véritable danger. Aujourd'hui, les locataires ont du mal à accéder à leurs logements du fait que la seule porte d'entrée est parfois obstruée par les amas de produits ferreux. “Cette situation déplorable et préjudiciable a été portée à la connaissance des pouvoirs publics et des élus, en vain”, affirment les locataires. Mieux encore, aujourd'hui et devant l'absence de réaction de la force publique, cette pratique semble être contagieuse. En effet, les commerçants en activité sur ce boulevard, de la place Rouge jusqu'à la sortie de la ville en direction de Annaba, ont, à leur tour, occupé illégalement les entrées d'immeubles et les trottoirs, rendant ainsi la circulation des piétons pratiquement impossible, sauf au milieu de la chaussée… Plus grave encore, devant le laisser-aller et le laisser-faire, des kiosques en dur totalement illicites ont vu le jour, a-t-on constaté sur place. Le calvaire de la population de Berrahal face aux commerces illicites ne s'arrête pas là. De leur côté, les habitants des 400 logements ne savent plus quoi faire devant le diktat des vendeurs de fruits et légumes qui, devant la fuite en avant des autorités locales, ont carrément aujourd'hui squatté les trottoirs en installant des étalages de fortune et imposant la loi du plus fort. Les propriétaires des commerces exercent un fait accompli et finissent toujours par remporter le bras de fer qui les met aux prises avec les autorités. Ces dernières, dans une “fuite en avant”, acceptent, en fermant les yeux sur les dépassements, que des “commerçants légitimes” squattent à leur tour rues, ruelles, trottoirs et espaces verts. B. B