Les concessionnaires, à travers leur association AC2A, n'ont jamais cessé d'interpeller les pouvoirs publics à renforcer le contrôle au niveau des importations pour limiter les dégâts. Qui est cet Algérien qui pourrait se targuer d'avoir échappé à une pièce de rechange contrefaite ? Qui est cet automobiliste qui a été épargné de payer le prix fort pour acquérir un accessoire dit “d'origine” avant de découvrir le revers de l'étiquetage ? Combien d'Algériens ont payé le prix de leur vie, ou encore le prix de leur véhicule, pour avoir été arnaqués par des revendeurs sans scrupule de pièces dites “Taïwan”? Autant de questions que le commun des mortels se pose au quotidien, du moins quand il fait face aux dangers que pourrait représenter la pièce de rechange contrefaite. Les rapports officiels le disent : ce créneau représente plus de 150 millions d'euros. Un vrai “gâteau” pour les importateurs de la mort et un vrai gage pour celui qui continue à acheter la pièce chez le commerçant du coin. Malgré les enquêtes diligentées par les services compétents, les “receleurs” et revendeurs de la pièce contrefaite continuent de sévir en toute impunité. Pour preuve, les propriétaires de magasins continuent, eux aussi, à proposer aux automobilistes deux pièces, à deux prix différents : celle d'origine, tout en jurant sur la tête de leur maman en guise d'argument de marketing, et Taïwan, tout en promettant à l'acheteur que rien ne change, sauf le prix ! Entretemps, les importateurs de la mort ouvrent d'autres magasins pour assurer un “service après-vente” parallèle au vu et au su de tout le monde. Selon des rapports officiels établis par la Sûreté et la Gendarmerie nationale, la pièce de rechange contrefaite, ajoutée à la pièce usagée, est responsable de 12 % des accidents de la circulation alors que des mécaniciens confirmés avouent que 100 % des engins, des voitures et des moyens de transports ont coulé une semaine après avoir subi des réparations en recourant à ce “poison mécanique”. Il est vrai que le sujet est passionnant, mais la chose mériterait une reconsidération sur le double plan, à savoir la lutte contre la contrefaçon et la pénalisation des importateurs qui sèment la mort. Du reste, il est conseillé d'exiger une facture dûment établie lors de tout achat d'une quelconque pièce. Cette facture vous servira, le jour “J”, de pièce à conviction en cas de sinistre. À chacun sa responsabilité et sa conscience, à chacun sa bourse et sa vie, certes, ce fléau continue d'endeuiller, au quotidien, les familles algériennes. F. B.