Résumé : Pour que Saïd ne se mêle pas de sa vie privée, Nadia est contrainte à se séparer de lui. Il va à la maison, à Belcourt. Elle se fait du souci pour lui, pour la maison. Omar rentre enfin de Constantine. Elle ne l'accueille pas avec joie. Elle lui fait des reproches et ne lui cache pas la déception de son jeune frère ... -Salut beau-frère ! Comment as-tu fait pour retrouver le chemin de la maison ? Omar ne répond pas tout de suite. Il prend sa fille Aziza dans ses bras et la fait tournoyer à son grand bonheur. Pendant les minutes suivantes, il ne prête pas attention à Saïd qui ne cesse de le scruter. Nadia prépare le dîner, tenant à ce que son frère dîne avec eux. - Qui va m'aider à faire mes devoirs ? demande la petite fille. - Moi, répond Saïd. Ton père vient juste d'arriver, il n'en a plus l'habitude. Après tout ce temps… - Non, c'est moi qui vais l'aider, intervient Nadia. Vous n'avez qu'à aller au salon, je vous apporterai des jus dans un moment ! Aziza s'en va prendre son cartable et s'installe à la table de la cuisine. Omar et Saïd sont allés au salon et Nadia leur apporte comme promis des jus. Saïd n'a pas perdu son temps. Déjà, il reproche à son beau-frère son absence. Nadia retourne à la cuisine, comme si elle n'était pas concernée par la conversation. - Pourquoi travailles-tu loin de ta famille ? Pourquoi ne les emmènes-tu pas vivre à Constantine ? - Parce qu'elle travaille ici et que Aziza est scolarisée ici, dit Omar. Je dois retravailler dans la capitale ! - Quand ? - Je l'ignore encore, dit Omar. Mais c'est dans un proche avenir… Cela se fera dans quelques semaines ! - Les semaines peuvent se comptabiliser en mois, remarque Saïd. Elles ont besoin de toi… Imagine que des voyous s'en prennent à elles… Elles n'ont personne pour les protéger ! - Je pourrais toujours compter sur toi pour garder un œil sur ma famille, soupire Omar. Je te jure que ce n'est pas de gaieté de cœur que je reste à Constantine . Je n'ai plus de vie de famille depuis que j'ai pris ce travail. C'est vrai, reconnaît-il, que j'adore mon travail mais crois-moi, j'aime aussi ma famille ! - Je te croirais quand tu reviendras définitivement ici ! La sonnerie du téléphone les interrompt. Nadia vient répondre. Sa sœur Ghania doit l'appeler. C'est effectivement elle. Nadia lui a laissé un message en cours de journée. - Oui, c'est urgent … C'est à propos de la maison… Pourquoi ne vas-tu pas vivre avec Saïd pendant quelque temps ? - Pourquoi mets-tu la pression sur moi ? rétorque son aînée. Je ne pourrais pas m'entendre avec lui… Il a l'âge de mon cadet, lui rappelle-t-elle. Il n'acceptera pas d'avoir quelqu'un derrière le dos. J'ai des problèmes de communication avec mon fils alors quant à Saïd, il ne risque pas de sauter de joie… Il n'a pas de comptes à rendre et moi j'aurais toutes les peines du monde à me taire s'il fait quoi que ce soit de mauvais ! - Mais ce n'est que pour un temps ! insiste Nadia qui commence à perdre son calme. Après, quand il se sera marié, on sera toutes tranquilles. On ne se fera pas de soucis. Je t'en prie ! - D'accord ! Mais préviens-le… Il n'en fera pas qu'à sa guise ! Lorsque Nadia raccroche, elle est plus sereine. Son frère et son mari la regardent, voulant savoir qui l'a appelée. - C'était Ghania, leur dit-elle avant de s'adresser à son frère. Je lui ai demandé de vivre avec toi pendant un temps ! - Pourquoi ? - J'ai vu l'état de la maison tout à l'heure. Il faut quelqu'un pour s'occuper de toi et de la maison, répond-elle. Je me fais du souci et je risque de devenir cardiaque à ce rythme. Tu ne vois pas de problèmes à ce que Ghania vienne à la maison, l'interroge-t-elle toutefois. Je ne voudrais pas qu'il y en ait ! Saïd affirme que non mais elle sent comme une tension durant le dîner. Il lui parle à peine. Elle devine pourquoi. Il doit lui reprocher de lui imposer leur sœur aînée. Avant de partir, il ne lui fait pas la bise. Elle en est peinée. - Tu aurais dû lui en parler avant de le demander à ta sœur ! lui reproche Omar. Apparemment, l'idée lui déplaît ! - Je sais, mais je n'ai pas eu le choix, rétorque-t-elle. Alors c'est vrai que tu vas retravailler ici ? - Oui ! Il n'y a aucune joie dans la voix de son mari. Nadia ne peut s'empêcher de penser que lui aussi n'a pas le choix . (À suivre) A. K. [email protected]