Le chef en exil du mouvement islamiste palestinien Hamas, Khaled Mechaâl, ne se représentera pas, a annoncé hier le Hamas, ouvrant la voie à une lutte pour sa succession. “Khaled Mechaâl, chef du bureau politique, a fait part au conseil consultatif du Hamas de son souhait de ne pas être candidat à la direction du mouvement à l'avenir”, a indiqué le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, dans un communiqué. Le Hamas confirme ainsi des informations qui circulaient ces derniers jours dans la presse sur la volonté de M. Mechaâl de ne pas rester à la tête du mouvement qu'il dirige depuis 2004, alors que son autorité est contestée par des dirigeants du Hamas à Gaza, notamment sur la question de la réconciliation avec le Fatah du président Mahmoud Abbas. Selon des sources du Hamas, les prochaines élections à la direction du bureau politique devraient se tenir en juillet ou en août. Parmi les possibles candidats à la succession de M. Mechaâl, 55 ans, basé à Damas, figurent son bras droit Moussa Abou Marzouk, également en exil, le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, et Mahmoud Zahar, un des plus influents dirigeants du mouvement à Gaza, a-t-on précisé de mêmes sources. Les dirigeants du Hamas ont demandé à M. Mechaâl de “revenir” sur sa décision et de laisser cette question au “conseil consultatif en fonction de l'intérêt supérieur du mouvement”, estimant qu'il ne s'agissait pas d'une “affaire purement personnelle”, selon le communiqué. Le bureau politique, principal organe de décision du Hamas, est élu secrètement par le conseil consultatif, instance plus large qui regroupe les principaux cadres du mouvement, M. Mechaâl, qui s'est exilé en Syrie pour prévenir tout risque d'attentat contre lui, ses prédécesseurs à la tête du mouvement ayant été assassinés par Israël, continuera à travailler au sein du Hamas “au service de son peuple, sa cause, son mouvement et la cause de la nation”, selon le texte. Longtemps considéré comme un radical au sein du Hamas en raison de ses liens avec la Syrie et l'Iran, Khaled Mechaâl a opéré un rapprochement avec le Fatah, qui s'est traduit par un accord de réconciliation en avril, considérant que les bouleversements régionaux obligeaient les Palestiniens à l'unité. Ses récentes prises de position dans cette optique, en faveur d'une “résistance populaire pacifique” ou lorsqu'il s'est dit prêt à “donner une chance” aux négociations avec Israël, récusées par le Hamas, ont suscité la contestation, en particulier parmi les dirigeants du mouvement à Gaza, jusqu'alors présentés comme plus pragmatiques. R. I. /Agences