La Société de transformation et d'application d'aluminium (STAA), filiale de l'EMB, qui produit des tubes de pharmacie et des boîtes aérosols risque de disparaître si elle ne trouve pas de partenaire. Des discussions ont été entamées avec le groupe pharmaceutique Saïdal depuis plus de six mois. C'est ce qui ressort de la visite, hier, du ministre de l'Industrie. Les responsables de la STAA sont “prêts à céder à 100% l'entreprise au groupe Saïdal”. C'est que, selon eux, STAA a été pensée au début pour les besoins de Saïdal. Malheureusement, nous dit-on, Saïdal n'achète que 40% de ses besoins de la STAA, soit environ 12 millions de tubes seulement. Du coup, le chiffre d'affaires de l'entreprise se réduit comme une peau de chagrin. Pis, l'entreprise, qui a coûté à l'Etat plus de 1,5 milliard de dinars tourne au ralenti. M. Aoun, président-directeur général du groupe Saïdal, affirme que les discussions sont en cours. Une décision est attendue avant la fin de l'année. Mais d'ors et déjà, le premier responsable de Saïdal demande à ce que les droits de douanes appliqués pour les matières premières entrant dans la production des tubes pharmaceutiques soient revus à la baisse. “Nous payons 30% de droits de douanes pour la matière première qu'on importe alors que les produits finis, quant à eux, sont taxés à 5%”, soutiennent les responsables de la STAA. Le ministre de l'Industrie, M. Djaâboub, reconnaît le bien-fondé de la requête du responsable de Saïdal. Il a promis “de corriger cette anomalie” dans la prochaine loi en émettant le vœu de “baisser ce taux à 5% pour encourager la production nationale”. M. Djaâboub a non seulement exhorté Saïdal à rentrer dans le capital de STAA, mais il lance aussi un appel à tous les investisseurs désirant le faire à se manifester. En fait, une autre filiale de l'EMB était quasiment dans la même situation avant que l'entreprise Flash ne vienne à sa rescousse. Selon le ministre, l'unité en question était “morte” et c'est grâce à un investissement de Flash, estimé à 250 millions de dinars (en rachetant 75% du capital de cette unité), qu'elle a repris vie en produisant une large gamme de bouteilles en plastique. Aujourd'hui, affirme le ministre, “Embaflash est un modèle de partenariat entre une société publique (EMB) et une entreprise privée (Flash)”. Le ministre de l'Industrie a, par ailleurs, visité l'unité Biotic du groupe Saïdal qui assure 60% des besoins nationaux en ampoules buvables, solutions, pommades, comprimés et concentrés d'hémodialyse. Avec 33,4 millions d'unités de ventes et un chiffre d'affaires de 1,5 milliard de dinars en 2001, M. Aoun se plaint de ne pas recouvrer ses créances qu'il détient sur les pharmacies centrales des hôpitaux à temps. Elles s'élèvent, affirme-t-on, à 350 millions de dinars, soit un mois du chiffre d'affaires du groupe Saïdal. M. R.