Selon le SNTE, des centaines de manifestants ont été interpellés et conduits aux commissariats. Mais ceci n'empêche pas le chargé de communication du SNTE d'affirmer : “Nous allons revenir en force !” Pointées du doigt en raison de l'usage de la violence à l'encontre des manifestants, les autorités ont, semble-t-il, opté pour une nouvelle méthode de répression des rassemblements. Des bus vides dans lesquels les manifestants sont “jetés” de force par les forces de sécurité, c'est là la dernière trouvaille pour mettre fin aux actions de protestations sociales. Le coup d'envoi de la nouvelle pratique a été donné, hier, à l'occasion du sit-in des corps communs et des ouvriers professionnels suite à l'appel du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE). Arrivés aux environs de 11h devant l'annexe du ministère de l'Education nationale, les centaines de fonctionnaires, venus des quatre coins du pays et ayant réussi à s'échapper des mailles des services de sécurité, n'ont eu droit qu'à une vingtaine de minutes de protestation. Poussés sur les trottoirs face à l'institution en scandant à tue-tête : “Benbouzid ya haggar”, “Benbouzid, ouvrez la porte”, ou encore “intégration”. les manifestants, dont le sit-in a été délimité par un bouclier de services de sécurité, ne comprenaient rien en voyant l'arrivée de bus vides. Les policiers leur intiment l'ordre d'y monter. Ils refusent et tentent de se cacher derrière un abribus, mais ils seront poussés de force et, parfois, avec violence dans les bus qui démarrent escortés. À la question de savoir pourquoi le recours à ce nouveau mode et où se dirigent les bus, un policier n'hésitera pas à nous dire : “Vous avez vu, nous n'avons pas usé de la violence. Nous avons les mains vides !” Ils ont été reconduits, selon lui, vers la gare routière du Caroubier pour qu'ils rentrent chez eux. Il n'a fallu que quelques minutes aux forces de sécurité pour entasser les manifestants dans les bus et vider les lieux avant de repartir contentes d'avoir accompli leur mission sans violence flagrante. Les rares manifestants ayant échappé à l'assaut des bus ont rebroussé chemin. Toujours sur les lieux, le chargé de communication du SNTE ne manquera pas de dénoncer la répression du sit-in et les nouvelles interpellations. “Nous reviendrons. Et nous reviendrons en force”, lance Aït Hamouda. “Sans commentaire !” sera sa réplique au nouveau mode de répression. M B