Un manifestant et un policier ont été tués hier au Yémen, portant à huit depuis mardi le nombre de victimes de la crise qui secoue ce pays où les efforts en vue d'une solution politique marquent le pas. Un motard a ouvert le feu hier à l'aube contre des protestataires qui dormaient sur le lieu d'un sit-in permanent à Hodeïda, sur la mer Rouge, faisant un mort et huit blessés légers, selon les organisateurs du sit-in. A Aden, dans le sud, un policier a été tué et trois autres blessés par les tirs de manifestants hostiles au régime, ont indiqué des sources de sécurité et médicale, alors que de nouvelles marches de protestation contre la répression étaient prévues mercredi à travers le pays. Les tirs ont éclaté après que des forces de sécurité ont entrepris d'encercler le quartier Saada (Bonheur) d'Aden, ont indiqué ces sources. Des manifestants armés ont ouvert le feu avec des armes automatiques, ont-elles affirmé, en faisant également état de trois blessés civils. La veille déjà, cinq manifestants avaient été tués par balles à Sanaa lors de la dispersion par la police d'une marche demandant le départ du président Ali Abdallah Saleh. A la suite de ces violences mortelles, le comité d'organisation des manifestations a appelé à des marches de protestation hier pour dénoncer la poursuite de la répression. A New York, le Conseil de sécurité de l'ONU, qui s'est réuni mardi pour la première fois sur la situation au Yémen, a échoué à se mettre d'accord sur une déclaration commune, certains diplomates exprimant leur «inquiétude» sur la répression sanglante du régime yéménite. Une déclaration à la presse a été rédigée par l'Allemagne et le Liban, deux membres du conseil, mais a été finalement bloquée par une minorité. «Nous avons signifié notre inquiétude au sujet de la situation qui se dégrade au Yémen et nous avons appelé à la retenue et au dialogue», a expliqué Peter Wittig, l'ambassadeur allemand à l'ONU, à l'origine de la réunion.