Sous d'autres cieux, de telles déclarations tapageuses auraient provoqué une réaction immédiate des instances du football et même de la justice eu égard à la gravité des accusations. Les propos tenus par Farid Nezzar, président du conseil d'administration du CA Batna sont, en effet, d'une telle gravité que la Ligue professionnelle de football et même la FAF ne peuvent laisser passer sous silence. Pourtant, jusqu'à hier, aucun communiqué de la LFP et de la FAF n'a été transmis à la presse concernant la sortie médiatique de Nezzar. Ce dernier, à l'issue du match contre l'USM Alger, a déclaré sur les ondes de la Chaîne I que “le championnat national algérien est truqué d'avance et que le futur champion sera décidé dans des bureaux à Alger”. Des propos qu'il avait même confirmé le lendemain chez la très officielle agence de presse algérienne (APS) en soulignant : “Je le dis haut et fort, le futur champion aura un titre truqué qui va se gagner hors terrain. Nous avons assisté à une véritable mascarade. L'arbitre de ce match CAB-USMA (ndlr, Sahraoui) a tout fait pour nous faire perdre, en nous privant notamment de trois penalties. Je pense que ce referee avait une mission à accomplir”, a-t-il déclaré en substance. L'on se rappelle, du reste, qu'en début de saison, la LFP n'avait pas hésité à convoquer le directeur sportif du CSC, Boulahbib, pour avoir tenu des propos désobligeants vis-à-vis de la FAF évoquant une campagne de la Fédération contre son club. Il avait été remis sèchement à sa place par les responsables de la LFP et de la FAF. Pourquoi donc ce silence de la LFP et de la FAF ? La question reste posée, mais il est clair que l'ouverture d'une enquête concernant cette affaire permettrait de faire toute la lumière une bonne fois pour toute sur des accusations colportées çà et là par des dirigeants du football, tantôt contre les arbitres, tantôt contre les gestionnaires du football national. En clair, soit Farid Nezzar apporte la preuve de ce qu'il avance, soit il est sanctionné pour des propos diffamatoires. Dans les deux cas, les algériens seront renseignés sur les accusations des uns et des autres. Il est à noter aussi que de telles déclarations tonitruantes sont passibles de sanctions conformément aux règlements généraux de la FAF. Par ailleurs, la commission de discipline de la LFP a sanctionné financièrement le CAB qui devra payer une amende de 50 000 DA pour “jet de projectiles provocant un arrêt momentané de la rencontre” lors de sa rencontre contre l'USMA. La LFP a également sanctionné pour trois matches le joueur de l'ESS, Ferahi Rachid, pour “agression sur adversaire” assorti d'une amende de 30 000 DA. la commission de discipline de LFP a infligé deux matches de suspension et 40 000 DA au joueur de l'USM El-Harrach, Ziane Cherif, expulsé par l'arbitre pour cumul de cartons, pour “contestation de décision”. Son coéquipier, Griche Adlene est suspendu pour un match, plus une amende de 20 000 DA pour “contestation de décision”. La LFP a prononcé plusieurs sanctions financières à l'encontre de l'ESS, le MC Alger (amende de 40 000 DA). Et d'un avertissement avant sanction pour l'USMA, JSM Béjaïa, l'AS Khroub et l'ASO Chlef pour utilisation de fumigènes. Enfin, la LFP a sévèrement sanctionné le sociétaire du Paradou AC, en l'occurrence Toumi Ahmed. Ce dernier a été suspendu pour cinq matches pour “crachat envers adversaire”. S L