Dans son allocution annuelle devant le Congrès à l'occasion de son discours sur l'état de l'Union, le président américain a salué le “Printemps arabe”, qu'il a qualifié d'“incroyable transformation”, tout en promettant au passage à Bachar Al-Assad une fin similaire à celles des autres dictateurs arabes emportés par cette vague de changement. Faut-il croire que les Etats-Unis n'avaient pas prévu le formidable soulèvement populaire dans le monde arabe, qui est en train d'en changer le visage. On serait tenté de le penser en écoutant le discours de Barack Obama sur l'état de l'Union prononcé mardi soir devant le Congrès, dans lequel il a salué le “Printemps arabe” en le qualifiant d'“incroyable transformation”. Il avertira au passage Bachar Al-Assad que les jours de son régime étaient comptés, à l'instar du défunt régime libyen de Mouammar Kadhafi. “Au moment où le flux de la guerre se retire, une vague de changement déferle sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, de Tunis au Caire, de Sanaâ à Tripoli”, s'est félicité Obama. Prenant l'exemple de Mouammar Kadhafi, il relèvera : “Il y a un an, Kadhafi, un meurtrier avec le sang d'Américains sur les mains, était l'un des plus anciens dictateurs de la planète. Aujourd'hui, il n'est plus là”. Passant à un cas plus actuel, il dira : “Et en Syrie, il ne fait pour moi pas de doute que le régime d'Assad découvrira bientôt que la force du changement est irrésistible et qu'on ne peut écraser la dignité des gens”. Tout en affirmant : “Nous ne savons pas exactement comment s'achèvera cette incroyable transformation”, il fera la promesse d'apporter le soutien nécessaire aux nouvelles démocraties en ajoutant : “Nous soutiendrons les politiques qui favorisent l'émergence de démocraties fortes et stables ainsi que des marchés ouverts, car la tyrannie ne fait pas le poids face à la liberté”. Ceci étant, Barack Obama avait entamé son allocution en se félicitant que les soldats américains ne combattent plus en Irak et que le chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden ne soit “plus une menace” pour les Etats-Unis. “Pour la première fois en neuf ans, il n'y a pas d'Américains qui combattent en Irak. Pour la première fois en deux décennies, Oussama Ben Laden n'est plus une menace pour ce pays”, a-t-il indiqué. Pour lui, “la plupart des principaux responsables d'Al-Qaïda ont été vaincus”, allusion à l'élimination au Yémen en 2011 d'Anwar al-Aulaqi, un imam radical américano-yéménite lié à Al-Qaïda, et de responsables de la nébuleuse dans l'ouest du Pakistan. Ainsi, grâce au retrait des 50 000 soldats américains d'Irak au cours de l'année, l'armée et les services de renseignement ont pu se recentrer sur leurs priorités et infliger ces “coups décisifs” à Al-Qaïda, estimera-t-il. Au sujet de l'Iran, auquel il a consacré l'essentiel de son -court- passage sur la politique étrangère américaine, il laissera entendre que malgré les tensions avec ce pays, une “résolution pacifique” de la crise était “encore possible”, même si les Etats-Unis affichent leur volonté d'empêcher Téhéran d'acquérir l'arme atomique. Les Etats-Unis préfèrent la voie diplomatique pour convaincre Téhéran mais n'excluent pas la force militaire pour l'y contraindre en derniers recours, rappellera-t-il, tout en soulignant : “Qu'il n'y ait pas de doute: l'Amérique est déterminée à empêcher l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire et je garde toutes les options sur la table pour atteindre ce but”. “Mais une résolution pacifique de cette question est encore possible”, nuancera-t-il. Pour le président US, Téhéran “est plus isolé que jamais” et les responsables iraniens font face à des “sanctions écrasantes”, car la pression “ne fléchira pas”. M T