L'augmentation des salaires et le soutien des prix relevaient d'un “choix politique”, a souligné, hier, le ministre des Finances en marge de l'adoption du texte de loi sur le règlement budgétaire de 2009 par le Conseil de la nation, qualifiant la réaction du FMI de “purement économique”. Grâce à la politique de soutien des prix, consolidée dans la loi de finances pour 2012, le taux d'inflation sera maintenu autour de 4% durant l'année en cours, un taux “acceptable” comparé à la hausse continue des prix à l'échelle mondiale, a indiqué M. Karim Djoudi. La dépense de fonctionnement, en hausse de 10% par rapport à la loi de finances complémentaire pour 2011, est liée aux augmentations des salaires mais aussi au soutien des prix des produits de base, un “choix politique” qui a permis de maintenir l'inflation autour de 4,7%, a expliqué, par ailleurs, le ministre. “Si nous n'avions pas soutenu les prix des blés, du lait et de l'essence, l'inflation aurait été beaucoup plus importante vu l'inflation mondiale”, a-t-il estimé. Le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu, le 11 janvier 2012, les consultations au titre de l'article IV avec l'Algérie. Dans son rapport, le FMI, relève que “jusqu'a présent, la hausse des cours internationaux des produits alimentaires et les relèvements substantiels des traitements de la Fonction publique ne se sont pas traduits par une progression sensible de l'inflation en raison des subventions accrues des produits alimentaires de base, d'une hausse de l'épargne des ménages, d'une plus grande demande d'importation et d'une politique monétaire vigilante”. Dans l'ensemble, le FMI estime que le taux d'inflation s'est maintenu autour de 4% en 2011. “L'inflation devrait se maintenir aux alentours de 4% si la hausse des prix des produits alimentaires frais reste modérée et les pressions inflationnistes résultant de l'augmentation des salaires sont maîtrisées”, projette le FMI. Les administrateurs du FMI soulignent que bien que les cours élevés du pétrole permettent de répondre aux revendications sociales urgentes et maintenir la stabilité sociale, cela devrait être géré avec prudence pour éviter des tensions inflationnistes et préserver la viabilité budgétaire à moyen terme. Ils notent que l'augmentation importante des dépenses courantes en 2011 a rendu la position budgétaire vulnérable au risque de chute prolongée des cours du pétrole. Les administrateurs encouragent les autorités à adopter des mesures de rééquilibrage budgétaire, qui pourraient inclure, notamment, la limitation des hausses de salaires et les recrutements et un meilleur ciblage des transferts et des subventions. Le FMI estime que d'importants risques baissiers émergeront en cas de dégradation de la situation économique internationale et d'un repli prolongé des cours du pétrole. Les positions extérieure et budgétaire seraient alors sérieusement affaiblies, entraînant vraisemblablement une réduction forcée des investissements publics et se traduisant par un fléchissement de la croissance et une hausse du chômage. De plus, il resterait nettement moins de ressources dans le fonds de stabilisation pétrolier pour les générations futures. Tout en saluant les efforts des autorités pour soutenir le financement des PME et améliorer le climat des affaires, en consultation avec les partenaires sociaux, les administrateurs du FMI rappellent que des mesures plus fermes seront nécessaires pour diversifier l'économie, améliorer la compétitivité et stimuler la croissance et l'emploi. Les administrateurs estiment en outre que les progrès enregistrés en matière de réformes du secteur financier doivent se poursuivre afin de lever les principaux obstacles qui limitent l'intermédiation financière et l'accès du secteur privé au crédit. De plus, ils notent que les augmentations du coût de la main-d'œuvre, largement supérieures aux gains de productivité, et les restrictions à l'investissement privé telles que les limites à l'IDE adoptées en 2009, contraignent la compétitivité et les perspectives de croissance. Les remarques du FMI “mettent en évidence l'objectif principal du gouvernement algérien, à savoir la diversification de l'économie pour que la part des ressources provenant de l'activité économique augmente de plus en plus”, relève le ministre des Finances. M R