Suite à la parution, du 30 janvier dernier, de notre enquête intitulée “L'invisible docteur Mohamed Al-Hashimi sévit à Mohammadia”, le concerné s'est présenté le jour même au siège du journal. Accompagné de deux avocats, de son assistante et de son chargé de communication, Mohamed Al-Hashimi a tenu à préciser, d'emblée, qu'il n'est pas de nationalité saoudienne, mais omanaise. “Je ne suis ni Saoudien ni Jordanien, mais Omanais”, a-t-il précisé. Il a également fait savoir qu'il n'est pas “un charlatan”. “Vos lecteurs doivent comprendre que nous sommes protégés par les Nations unis en Suisse, car je suis membre du bureau de l'ONU pour la médecine alternative. Un charlatan est une personne qui prétend prédire l'avenir et moi, je pratique la rouqia charâia”, a-t-il déclaré, ajoutant que les soins qu'il prodigue sont à base de plantes médicinales. M. Al-Hashimi a souligné qu'il prescrit aux malades des compléments alimentaires définis et composés selon leur maladie. “Nous donnons des compléments alimentaires à base de produits naturels. Essentiellement du miel et de l'huile d'olive que nous préparons à notre manière”, a-t-il expliqué. Il a ajouté qu'il a toutes les autorisations nécessaires du ministère du Commerce. “L'Etat algérien nous a donné toutes les autorisations. Pour la médecine alternative, nous dépendons du ministère du Commerce et non de celui de la Santé”, a-t-il souligné. “Nous n'avons aucun problème avec les autorités algériennes et nous n'avons jamais fait l'objet de pressions”, a-t-il indiqué. L'hôte de Liberté est revenu sur ses démêlés avec Interpol. Ainsi, il raconte : “En 2008, les autorités du sultanat d'Oman ont déposé un mandat d'arrêt contre moi au niveau d'Interpol car je suis le seul Omanais à avoir une chaîne de télévision, chose interdite dans mon pays. Et depuis, je suis considéré comme une personne politiquement dangereuse. Le gouvernement de mon pays croit qu'en ayant une chaîne de télévision, je pourrais verser dans l'opposition et encourager ou soutenir ses opposants. Il faut savoir que je suis sunnite et que le pays est gouverné par des ibadites.” Il a poursuivi en expliquant qu'en décembre 2010, il a été interpellé en Allemagne et que la justice allemande a refusé de me remettre aux autorités de mon pays. “Car la demande d'extradition n'était pas motivée conformément à la loi et aux traités internationaux”, explique-t-il. “Il y a quatre décisions de justice qui m'ont disculpé. Le dossier présenté à la justice était vide, absence de délits, de victimes. Pour ainsi dire, il n' y a pas d'affaire.” “Les Allemands avaient demandé des preuves. Comme ils n'ont rien trouvé, le 27 décembre 2011, la Cour a délibéré et j'étais blanchi”, a-t-il indiqué. Concernant son interpellation à l'aéroport d'Alger, Al-Hashimi rapporte que “l'ambassadeur omanais à Alger a eu vent de ma présence en Algérie, il a alors averti les autorités du sultanat lequel a de nouveau demandé aux autorités algériennes de m'extrader. J'ai donc été arrêté le 9 décembre 2011 à l'aéroport Houari-Boumediene”. “Une fois devant la Cour suprême de Ben Aknoun, le procureur général a demandé le dossier complet des inculpations aux autorités omanaises. Les autorités de mon pays ont envoyé un dossier falsifié, des carnets et des photos falsifiés. Face à cela, le 9 janvier 2012, les autorités algériennes ont refusé de m'extrader pour absence de preuves”, a-t-il rapporté tout en précisant que “le jour de l'audience, un comité de 9 personnes dont l'ambassadeur était présent pour faire pression sur la Cour”. Au sujet du communiqué publié par une certaine Dr Wafa affirmant travailler pour Al-Hashimi, ce dernier nie l'existence d'une personne portant ce prénom dans son staff. “Je ne connais aucune docteure Wafa”, lâche-t-il, tout en précisant qu'il n'a aucun site Internet pour les commandes. “Le seul site que j'ai est celui des travailleurs pour qu'ils puissent communiquer entre eux. Par contre, j'ai un compte facebook”, fait-il observer. Concernant le fait qu'il ne reçoit pas lui-même les patients, Al-Hashimi a détaillé qu'il ne peut pas les rencontrer car il a des établissements dans 27 pays. “Je ne suis pas obligé de rencontrer les gens car je ne fais pas de consultation. On n'est pas un centre médical. Nous avons un centre d'herboristes”, a-t-il insisté. “Mon travail consiste en la préparation des traitements. J'ai un staff de 14 personnes en Algérie dont les membres sont chargés de prendre toutes les informations et de me les transmettre pour que je puisse préparer les traitements pour chaque cas”, a-t-il enchaîné. Mohamed Al-Hashimi fait savoir que dans chaque pays, il forme durant trois mois une équipe pour qu'elle puisse prendre le relais et assurer les commandes en son absence. Il a insisté sur le fait que son traitement ne contredit pas et n'exclut pas celui du médecin. Ainsi, le malade peut prendre les deux traitements. Mieux encore, “le malade doit consulter un médecin pour qu'il lui établisse un diagnostic avant de se présenter dans l'un de nos centres”, dit-il. “Le malade doit savoir de quoi il souffre exactement car notre traitement est un complément alimentaire”, a-t-il répété. Abordant la question des prix élevés qu'il pratique, Al-Hashimi impute cela aux tarifs d'emballage, de stockage, de transport et aux impôts. “Depuis que nous sommes en Algérie, les prix ont baissé de moitié”, a-t-il toutefois indiqué. Par ailleurs, il a assuré n'avoir jamais reçu des virements dépassant les 150 dollars et appelle toute personne affirmant le contraire à lui apporter le bon de commande. Mohamed Al-Hashimi a conclu en affirmant qu'il détient des diplômes délivrés par l'université Robinson (Etats-Unis) ainsi qu'un magister en management, et qu'il est en train de faire des études à l'université de Madison, en Grande-Bretagne. D S