Le front éditorial a joué un rôle crucial dans la révélation des tortures coloniales durant la Guerre de libération et la dénonciation de la colonisation, a affirmé vendredi à Alger l'éditeur suisse et militant anticolonialiste, Nils Andersson. S'exprimant lors d'une rencontre, en marge du 27e Salon international du livre d'Alger (Sila), cet éditeur qui a publié en Suisse des textes engagés pour la cause algérienne, a souligné que l'édition était « un choix » conçu et pensé par les dirigeants du Front de libération nationale (FLN). Ces livres, témoignages et brochures, écrits par des intellectuels militants anticolonialistes, « rendaient compte des tortures subies par les Algériens » durant l'occupation française, et dénonçaient la colonisation. Le front éditorial, a-t-il poursuivi, qui n'a pas pu exister en Algérie à cause de la répression et la censure, était un « instrument » pour faire connaitre la cause algérienne à l'étranger à travers le livre qui, même saisi, peut circuler « clandestinement ». Selon lui, les livres, à l'inverse de la presse écrite et la radio-étroitement contrôlés par les autorités coloniales-, avaient l'avantage de contourner la censure », a expliqué cet éditeur qui publie en 1958 « La question » d'Henri Alleg (interdit en France) qui dénonce la torture que l'auteur a subie par des militaires français.