Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Abdallah Khanafou, en visite jeudi dernier dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès pour s'enquérir de l'état d'avancement des projets inscrits au bénéfice de son secteur, a pris la ferme décision de délocaliser l'écloserie régionale mobile dans la steppe de Srir relevant de la daïra de Marhoum. L'écloserie va être déplacée vers Sidi Bel-Abbès, car elle est mobile. Elle a été programmée à un moment donné, pour développer la pisciculture d'eau douce du Sud et des Hauts-Plateaux pour un montant global de quarante-cinq millions de dinars et le projet n'est pas encore achevé à 100%. Le projet visait aussi, peut-être, à dispatcher les alevins entre les wilayas de Saïda et Naâma que chapeaute la wilaya de Sidi Bel-Abbès et qui sont à égale distance. Il y a eu une erreur dans le choix du site et la région. “Les erreurs ça arrive, mais pour persister dans l'erreur, je ne marche pas”, a déclaré, en colère, le ministre pour exprimer son désaccord avec l'énorme retard cumulé pour l'achèvement de ce projet. Auparavant, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, accompagné des autorités locales, a entamé sa visite en se rendant sur le site du lac Sidi Mohamed Benali où il a procédé à l'ensemencement du plan d'eau en alevins. Sur les lieux, le ministre a également présidé une cérémonie de remise de diplôme à trois fellahs lauréats de l'opération d'ensemencement d'alevins et ce dans le cadre de l'intégration entre l'aquaculture et l'agriculture. Le ministre soulignera l'importance que revêtent de telles initiatives, établissant de ce fait la situation qui prévaut actuellement en matière d'aquaculture dans notre pays et les actions qui sont destinées à impulser son développement. “L'aquaculture est une activité très rentable et il faut encourager les investisseurs à venir vers ce secteur. Le programme spécial (2010-2014) de soutien, nous allons l'entamer en 2012 et il ne faut pas qu'ils ratent ce virage. À Sidi Bel-Abbès, les potentialités existent et il reste aux responsables locaux de consentir des efforts pour aller vers les jeunes investisseurs”. Interrogé lors d'un point de presse sur les raisons du prix inabordable de la sardine, le ministre a précisé que ce dernier obéit à la loi de l'offre et de la demande. Par la même occasion, il a ajouté qu'“actuellement, la production est faible et la demande ne cesse d'augmenter et c'est tout à fait normal que les prix augmentent. Notre secteur n'a pas les moyens pour réguler le marché du poisson, car il se régule de lui-même. En plus, nous n'avons comme solution alternative à l'augmentation de la production que l'élevage”. Pour ce qui est de l'importation de poisson, le représentant du gouvernement a déclaré que “l'Etat continuera à l'importer, même si le secteur de la pêche en produit un million de tonnes”. “L'importation n'est pas liée à la disponibilité de la ressource. Notre production est faible. Pour le consommateur, tout en développant l'aquaculture, nous espérons atteindre d'ici quelques années, un ratio de 10 kilogrammes par habitant”. En réponse à une question de Liberté sur la pêche à la dynamite, M. Khanafou a révélé que la pêche à la dynamite existe, mais les gardes-côtes veillent à l'application de la réglementation dans ce sens, en signalant au passage que “récemment, et sur la base de renseignements, la Gendarmerie nationale a intercepté un réseau à Ghazaouet”. A. B