Routes coupées, fréquentes coupures d'électricité, des magasins totalement vides et absence de butane dans les dépôts : tel est le premier constat fait hier matin par des villageois de la commune d'Iferhounène que nous avons pu contacter. Alors que la neige tombée, lundi dernier, n'a pas encore fondu, les habitants de Haute-Kabylie se sont réveillés, hier, en découvrant une nouvelle couche de neige couvrant la totalité des villages de plusieurs daïras. Même certains villages situés à quelque 300 mètres seulement d'altitude étaient entièrement ensevelis sous une poudreuse qui a couvert plusieurs chemins de wilaya et de commune. C'est ainsi que la commune d'Aït Zikki, située à quelque 1 400 mètres d'altitude, est totalement coupée du monde. Cette commune montagneuse, dépourvue de toutes les commodités et écartée même du projet d'alimentation en gaz de ville, souffre le martyre depuis une semaine déjà même si elle dispose d'un chasse-neige qui arrive à dégager tant bien que mal les routes les plus accessibles. Depuis lundi dernier, tous les élèves ont été mis en congé forcé en raison du verglas qui a durci la neige. Mais ce qui agace le plus les habitants, ce sont les coupures récurrentes d'électricité. Du jamais vu en cette période de l'année où les températures ont atteint moins 1°C. Les habitants de la daïra de Bouzeguène sont confrontés depuis plus d'une semaine à de fréquentes coupures d'électricité qui durent parfois de longues heures, surtout que certains lieux sont pratiquement inaccessibles pour les équipes de la Sonelgaz car couverts de plus d'un mètre de neige. Les techniciens de Sonelgaz, qui ont beaucoup de mérite, ont eu toutes les peines à raccorder un câble de moyenne tension qui a été sectionné suite à un glissement de terrain qui aurait entraîné des pylônes. Cette situation intenable a contraint de nombreux pères de famille à engager des frais supplémentaires, contre leur gré, pour s'équiper de groupes électrogènes. Dans la daïra d'Azazga, notamment dans la commune de Yakouren, les premiers flocons ont commencé à tomber dès jeudi soir pour durer toute la nuit de jeudi et une bonne partie de la journée d'hier, atteignant une couche dépassant les 70 centimètres sur certaines hauteurs. La température a atteint moins six degrés la nuit. La RN12 reliant Tizi Ouzou à Béjaïa est restée fermée hier au niveau de l'hôpital d'Azazga, et ce, malgré le passage incessant des chasse-neiges. Les quelques automobilistes possédant des 4X4 et qui ont osé défier cette nature déchaînée pour s'approvisionner en denrées alimentaires ont abandonné leurs véhicules à mi-chemin, de nombreux dérapages ayant été enregistrés, fort heureusement, sans gravité. Il est à signaler qu'une cellule de crise a été installée au niveau de plusieurs communes pour opérer d'éventuelles interventions d'urgence pour prêter assistance à des citoyens en détresse. Routes coupées, fréquentes coupures d'électricité, des magasins totalement vides et absence de butane dans les dépôts : tel est le premier constat fait hier matin par des villageois de la commune d'Iferhounène que nous avons pu contacter. Les villageois ont été contraints dès jeudi matin d'aller à Aïn El-Hammam pour se ravitailler en gaz après plusieurs heures de file d'attente sur des routes bloquées par la neige. Là aussi, malgré les efforts des engins communaux pour libérer les voies, les fortes chutes de neige n'ont fait que compliquer la mission des agents de la voirie dans ces zones de haute montagne réputées pour leur grand froid. Les cols de Tirourda, Chelata et Tizi N'kouilal, qui relient la wilaya de Tizi Ouzou vers Béjaïa et Bouira, restent fermés à la circulation, surtout que de fortes chutes de neige ont été encore signalées hier en fin de journée où un froid sibérien a envahi toute la région. Enfin, il est à signaler que les régions de Basse-Kabylie ont enregistré hier des pluies diluviennes qui ont sérieusement perturbé la circulation automobile, comme ce fut le cas sur le tronçon de la RN12 Tizi Ouzou - Draâ Ben-Khedda qui a été pratiquement inondé en cours de matinée et fermé à la circulation pendant une bonne heure au niveau du lieudit Bou Aïd. K. T./C. O./H. A.