Cela faisait bien longtemps que les Canaris ne s'étaient pas battus de la sorte, eux qui ont pris carrément à la gorge cette coriace formation du Widad de Tlemcen qui restait pourtant sur une série impressionnante de cinq matchs sans défaite, dont quatre victoires et un nul méritoire à Alger face au CRB. Il est vrai qu'après la semaine tumultueuse qu'ils ont connue, les camarades de Rial étaient visiblement déterminés à se rebeller sur le terrain pour littéralement arracher une victoire largement méritée, et ce, malgré les conditions de jeu très difficiles sur un terrain totalement enneigé. à l'image d'un Sedkaoui “cœur de lion” qui aura “bouffé” le tartan à lui seul, ou d'un Metref, conquérant comme à ses plus beaux jours, les Canaris étaient visiblement déchaînés face à des Tlemcéniens pourtant bien organisés sur le terrain, mais qui ne pouvaient faire face à la furia kabyle. Peu avant le coup d'envoi, les joueurs kabyles se sont regroupés devant leur cage pour se concentrer longuement et décider à l'unisson de relever un gros défi et ils l'ont fait ! Curieusement, les Canaris s'en sont donné à cœur joie pour renouer de fort belle manière avec le succès et de remporter ainsi leur premier succès dans cette phase retour, et ce, malgré l'absence de trois joueurs titulaires, en l'occurrence Tedjar, Khelili et Hemani. Dans les vestiaires kabyles, cet esprit de gagne teinté de sentiment de révolte était aisément perceptible, et au milieu d'une bande joyeuse, l'entraîneur Mourad Karouf, qui a déjà prouvé à maintes reprises qu'il n'avait rien d'intérimaire, a gardé son humilité habituelle non sans savourer ce premier succès, lui qui avait justement débuté la saison à la barre technique par un beau succès face au Mouloudia d'Alger (1-0). “Les joueurs sont à féliciter pour cette belle victoire obtenue face à une bonne équipe du WAT et sur un terrain à la limite du praticable. Nous avons passé toute la semaine à remobiliser les troupes après toutes les zones de turbulence que le club a connues cette semaine, et le grand mérite revient à tous les joueurs qui ont du cran et de la dignité”, dira Karouf, qui a ouvert son cœur pour la première fois quant à son statut d'éternel intérimaire. “Je suis un enfant de la JSK et j'ai toujours servi fidèlement mon club de toujours à chaque fois que l'on avait besoin de moi, mais pour la première fois je me permets de sortir de ma réserve pour dire que les dirigeants du football algérien n'ont pas confiance en les jeunes entraîneurs. Il faut être un gros bonnet, un coach aux tempes grisonnantes ou carrément un étranger pour aspirer à un poste d'entraîneur de haut niveau. C'est regrettable, voilà tout”, dira encore Karouf, qui est très respecté par les joueurs kabyles qu'il a su libérer totalement samedi dernier face au WAT, en tout cas sur ce qu'ils ont fièrement démontré tout au long des quatre-vingt-dix minutes de la partie. Absent la semaine dernière contre le CRB, le président Hannachi avait tenu à être très près de ses joueurs samedi dernier pour motiver davantage ses joueurs. “Nos joueurs ont prouvé qu'ils n'étaient pas des manchots, et cette victoire contre Tlemcen est largement méritée. C'est bon pour le moral de l'équipe qui va remonter la pente et j'en suis fortement convaincu. Quant à moi, je maintiens ma décision de partir. Je vais organiser une AG du club dans quinze jours et tout repreneur intéressé sera le bienvenu. J'ai assez donné pour un club qui m'est très cher, et l'heure est venue pour me retirer la conscience tranquille”, dira Hannachi avec un gros brin d'amertume qui en dit long sur sa ferme intention de quitter le bateau kabyle et de passer le relais dans les jours à venir. M. H.