Outre des témoignages de journalistes, de poètes et autres artistes qui ont eu le privilège de côtoyer Cherif Kheddam, l'hommage a été marqué par des gerbes de fleurs déposées sur place et des bougies allumées. Depuis des décennies, sa musique a bercé la jeunesse. Des générations entières ont grandi avec l'œuvre kheddamienne. Cherif Kheddam a lancé sur la scène artistique une armada de chanteurs qui ont eu le loisir de démontrer leur talent que le défunt a eu l'intelligence de repérer très vite. À lui seul, l'exemple de la diva Nouara est parlant. Le décès de Cherif Kheddam, survenu en ce mois hivernal de janvier, a bouleversé des millions de compatriotes, en Algérie et à l'étranger. Les Algériens établis au Canada ont tenu à lui rendre un bel hommage, samedi soir, au Centre communautaire de la jeunesse à Montréal. Outre des témoignages de journalistes, de poètes et autres artistes qui ont eu le privilège de côtoyer Cherif Kheddam, l'hommage a été marqué par des gerbes de fleurs déposées sur place et des bougies allumées. La cérémonie a été poursuivie par la projection d'une vidéo de son dernier gala à la Couple du 5-Juillet, alors qu'un registre de condoléances a été ouvert au public qui a exprimé sa peine et sa tristesse suite au décès de l'auteur de Bgayet telha. Faisant partie du comité d'organisation de cet hommage, Djamila Addar, une ancienne journaliste de la Chaîne II de la Radio nationale, considère ce recueillement comme une façon de témoigner “notre reconnaissance de la grandeur d'un enfant de la Kabylie qui s'est construit seul, au talent d'un immense artiste algérien d'expression amazighe qui s'est imposé dans le milieu artistique”. “Sa mort nous a atterrés, lui qui a embelli notre culture”, dit-elle les larmes aux yeux. Hassan Ziani, parolier du groupe Ideflawen, a lu un texte écrit à la mémoire de l'artiste disparu. Ziani a suggéré l'organisation, prochainement, d'un grand hommage à la hauteur de l'homme que fut Cherif Kheddam. Ce sera l'occasion de passer en revue l'œuvre monumentale que le fils de Boumessaoud a léguée à la postérité. Une idée qui a besoin d'être mûrie, estime-t-il, mais il faudra mettre les grands moyens pour réussir le challenge. D'autres témoignages ont suivi, notamment celui de Madjid Benbelkacem, un autre homme de la radio, qui a envoyé une intervention audio. Le texte du chef-d'œuvre A Lemri que Tahar Djaout avait traduit de façon remarquable a été lu devant une assistance médusée devant cette poésie tout en beauté : “Ô miroir, ton destin est plus enviable que le mien Je suis comme un dément Et n'aspire qu'à te ressembler. L'amour te visite à tout moment, Lorsque la belle descend Et devant toi se teint au henné.” Y. A.