Depuis le 22 janvier dernier, l'album XVI (seize en romain, sorti sous le label Advisory) du rappeur algérien Ali Lotfi, alias Bestial, est dans les bacs. Du son pur, dur, avec une empreinte algérienne très prononcée. Cela se traduit à travers les textes des chansons et la musique, qui même si elle a des sonorités d'outre-mer, le fond est 100% produit national. En effet, douze morceaux (dont une instrumentale) composent ce premier opus qui, sans l'ombre d'un doute, cassera la baraque. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Ali Lotfi, dit Bestial, né en 1987 à Alger, représente ce qu'on appelle le futur, voire le renouveau de la scène hip-hop en Algérie. Les plus avertis le considèrent autodidacte, mais aux talents multiples, comme “la représentation fidèle de la street-life made in Djazaïr”. Dans XVI, ce jeune rappeur, après avoir tenté l'expérience de l'écriture des paroles, se lance dans la chanson, en interprétant ses propres textes. Des textes qui racontent le quotidien d'une jeunesse en quête de repères, d'espoir... Le la est donné dès les premières mélodies. Avec Salam (intro), Bestial annonce la couleur, une sonorité très rap, sans controverse. Il enchaîne avec Démarrage, Au Max (feat Kiza King)… Les chansons se suivent, les sujets diffèrent, même s'ils se croisent, car abordant une seule société. Chacune d'elle est une histoire, une halte. Le jeune rappeur parle de la jeunesse, de ses problèmes et de ses rêves, de l'exil… Bref, de la street-life algérienne. Les paroles et la musique sont là pour exprimer le talent et l'ingéniosité de l'artiste qui n'a pas hésité de chanter en feat avec d'autres rappeurs et DJ, à l'image de Kiza King, Jakarezino, M-16 ou Chiheb… Des artistes qui ont déjà fait leurs preuves sur la scène du rap en Algérie. De par le style musical et les paroles crues, sans vulgarité, car elles sont vraies, Bestial livre dans son album une atmosphère musicale sincère. Malgré son jeune âge, l'on décèle ce plus qui fait la différence entre juste un interprète et un créateur. L'on ressent également son attachement à sa société, mais également un certain accomplissement artistique. Tout cela il le décrit à travers “la culture urbaine et hip-hop”. XVI, c'est de la bonne zik, savamment orchestrée, à la sauce. Retenez le nom de l'artiste, Bestial, ça déchire grave ! A I XVI, Bestial. Prix public : 150 DA.