Tout en rejetant l'idée d'un solde de compte avec la mouvance islamiste, la SG du PT se dit franchement étonnée des déclarations de certains nouveaux partis prétendant à une large victoire lors des prochaines élections. L'invitée de l'émission “akthar min midjhar” de la radio nationale a donné hier une autre version, celle du contrepoids des déclarations de chefs des nouveaux partis politiques en attente d'agrément. “Comment peut-on être sûr d'une victoire quand le bulletin de naissance n'est pas officiellement établi ?” s'interroge-t-elle, avant de montrer du doigt ceux qu'elle qualifie de “petits” qui mènent actuellement une bataille de business machiavélique. Comme cela a été le cas, selon Mme Hanoune, lors des précédentes élections. Une réponse à Djaballah à peine voilée, pourrait-on dire. Et c'est pour éviter une pareille situation, poursuit-elle, qu'elle a fait encore une fois appel au président Bouteflika pour des mesures à même de garantir des législatives libres et dans lesquelles son parti compte avoir un nombre conséquent de sièges. Elle n'oublie pas au passage les 51 sièges qu'on lui a usurpés en 2004 et ne veut pas revivre la malheureuse situation. Des garanties ? Elle n'en est pas moins sceptique comme le confirme sa réponse. “le système juridique n'est pas fiable et l'expérience nous a appris à douter dans ce domaine car tout le monde est convaincu que la commission qui doit veiller sur la question est semblable au dessert (khodra fouk aâcha). En somme, le système est gangrené”. Connue pour être proche de Bouteflika, elle ne doute certes pas de la volonté de ce dernier, ne serait-ce qu'à travers les garanties qu'il a annoncées à cet effet. Ce qu'elle redoute est déjà en route. “des ministres en précampagne et une spéculation avec les listes électorales qui se jouent à coup de dizaines et même de centaines de millions.” Elle se refuse pourtant de donner le nom de ce ministre qui “utiliserait des moyens matériels et humains de son département ministériel dans une précampagne”. Pourtant Mme Hanoune n'a pas peur des islamistes et déclare qu'elle n'a pas de problèmes avec eux. Juste que “ces derniers, contrairement à ce qu'ils prétendent, ne feront pas le plein aux législatives de mai prochain”. En d'autres termes, elle explique que l'alternative dont fait partie le PT sera le choix des Algériens. Et cette comparaison faite, selon ses propres dires, avec la révolution du Jasmin ? “C'est vrai que ce qui se passe en Algérie est révolutionnaire, mais à aucun moment nous pensons que ce qui s'est passé en Tunisie peut être copié en Algérie. Les Algériens ont fait leur révolution en 1988 et sont même fixés sur leur choix politique. Ce que vivent actuellement des pays gagnés par la révolte, nous l'avons connu et vécu il y a deux décennies. Ceux qui croient que le peuple fera un vote sanction en optant pour une mouvance islamiste comme c'est le cas dans certains pays arabes, se trompent dans leur analyse”, rétorque la SG du PT, qui affirme que son parti fait partie du pôle de la recomposition politique. Cependant, Mme Hanoune n'apprécie pas l'attitude du chef de l'Etat et du gouvernement qui, occupés plutôt par la campagne électorale lancée avant l'heure, ont carrément occulté la fronde des populations isolées par la neige et faute d'une bonne gestion de la distribution de butane se rabattent sur les moyens archaïques dans un pays classé parmi les plus grandes réserves de gaz au monde. Revenant sur les dernières déclarations de l'ambassadeur US, elle dira qu'il s'agit en effet d'une ingérence, car les Algériens ont tout simplement fait leur expérience avec les partis islamistes. “Une expérience, souligne-t-elle, que personne n'est prêt de revivre quand on sait que 200 000 Algériens l'ont payé de leur vie.” A F