ALGER- L'année 2012 sera une année "charnière et décisive" pour l'Algérie compte tenu des échéances électorales, notamment l'organisation d'élections législatives au printemps prochain, a indiqué vendredi à Alger, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune. Intervenant à l'ouverture de la réunion de deux jours de la Coordination nationale de l'Organisation des jeunes pour la révolution (OJR, affiliée au PT), Mme Hanoune, a estimé que l'année 2012 sera "charnière et décisive" du fait des échéances électorales qui se tiendront dans un contexte différent à l'échelle nationale, régionale et internationale, comparativement au contexte des précédents scrutins. Elle a ainsi estimé que les prochaines législatives vont donner naissance à une Assemblée qui sera "de fait constituante", soulignant que celle-ci aura " l'importante mission d'amender la Constitution". La SG du PT a considéré que les prochaines législatives s'apparentent à un véritable " examen politique", appelant à cet effet les militants de son parti et les jeunes de l'OJR à oeuvrer en faveur d'une " très forte participation" au scrutin. Selon Mme Hanoune le caractère des précédentes élections,"envahies par les affairistes" et le" non-respect des mandats" notamment, explique le " faible taux de participation" au scrutin, regrettant toutefois que la question de l'incompatibilité des mandats "ne soit pas totalement solutionnée". Faisant un lien avec les réformes initiées par le président de la République, elle a estimé qu'elles ont été "vidées de leur contenu par les députés de l'Assemblée populaire nationale". A cet effet, Mme Hanoune a appelé le président de la République à "intervenir" par la promulgation de décrets à même de permettre, entre autres, l'organisation d'élections" transparentes, rétablir la confiance et empêcher la pollution politique". "C'est une question décisive afin que les prochaines législatives puissent consacrer le renouveau et la recomposition politique", a indiqué la SG du PT, ajoutant que " le ministre de l'Intérieur et les partis politiques ont aussi une responsabilité dans la sensibilisation et la mobilisation de l'électorat". Pour Mme Hanoune, la venue d'observateurs étrangers en vue de superviser les législatives" ne constitue pas une garantie pour un vote transparent et intègre", préférant des "garanties politiques" de la part des institutions algériennes. Dans le même sillage, elle a fait observer que le contexte en Algérie est différent des autres pays arabes voisins, se " félicitant" ainsi de la "culture très forte" du secteur public et des services sociaux publics ancrés en Algérie. "C'est une culture inculquée au peuple algérien dont la Révolution a marqué la rupture avec l'impérialisme, ce qui n'est pas le cas des autres pays où les mouvements de contestation sociale recourent le plus souvent à la sollicitation d'associations caritatives et d'Organisation non-gouvernementales étrangères", a relevé Mme Hanoune. " La majorité en Algérie, constituée de jeunes et de travailleurs, ne peut soutenir des courants politiques qui préconisent la politique de la main tendue au lieu des droits acquis et arrachés pour une répartition juste et équitable des richesses". Evoquant l'agrément prochainement de nouveaux partis politiques, elle a appelé les pouvoir publics à se montrer "vigilants" quant aux sigles attribués afin, a-t-elle expliqué, d'éviter la confusion chez l'électorat, notamment les analphabètes. Affirmant que son parti n'appréhende pas " l'affrontement des idées politiques", elle a affiché son "opposition" à ceux qui "brandissent l'épouvantail des islamistes afin de maintenir le statu quo". Pour Mme Hanoune, une "décantation politique" s'est opérée entre 1989 (année de l'avènement du multipartisme) et 2011 et le peuple algérien connaît les " tendances" et les "intentions" de tous les partis.