Le militant de la cause nationale Georges Acampora, décédé samedi à l'âge de 86 ans, a été accompagné lundi à sa dernière demeure par une foule nombreuse composée de membres de sa famille, d'amis et d'anciens compagnons de combat. Les obsèques se sont déroulées au cimetière chrétien de Bologhine en présence notamment du colonel Mustapha Lehbiri, directeur général de la Protection civile, où le militant disparu a fait toute sa carrière professionnelle. Un détachement de la Protection civile, spécialement dépêché au cimetière, a d'ailleurs rendu au défunt les honneurs officiels en sa qualité d'officier de ce corps de métier. Les personnes qui ont connu ou côtoyé "Georgio" ont tous salué en ce combattant de la liberté son engagement dans le mouvement syndical puis dans la lutte de libération nationale. "Un homme droit", "militant des causes justes", "défenseur des droits des travailleurs", "modeste et discret", "Algérien à part entière". C'est en ces termes que peuvent se résumer les propos recueillis par APS autour de la personnalité de cet ancien condamné à mort sous occupation coloniale française. Abdelmoumene Noureddine, ami d'Acampora et ancien du journal "Alger Républicain", rappellera qu'Acampora a rejoint les combattants de libération du PCA dès le déclenchement de la Révolution de Novembre 1954 avant d'être versé comme fidai après l'accord intervenu entre le FLN et le PCA, "Du temps de la colonisation, il a vécu à Bab El Oued au milieu du peuple. Il était un témoin privilégié de la ségrégation, du racisme, et de l'exploitation que subissait les Algériens. Il est Algérien et aura agi en authentique Algérien durant toute son existence", a-t-il témoigné. Mohamed, 46 ans, un des voisins d'Acampora à Bab El Oued considère le défunt comme un modèle de savoir vivre et de générosité. Pour lui, l'Algérie "vient de perdre une personnalité hors pair, un homme discret et réservé mais toujours proche des autres, de ces voisins qu'il n'a jamais quittés et qui le trouvaient à leurs côtés dans le besoin". Pour sa part, M. Houassine, coordinateur de la wilaya d'Alger de l'Association des anciens condamnés à mort regrette "un frère qui a fait ses preuves durant la révolution algérienne contre la colonisation française et qui n'a jamais quitté les siens après l'indépendance du pays". Né en Février 1926 à Bab El Oued, élément phare du PCA, Georges Acampora avait mené toutes les grèves syndicales dans la célèbre fabrique de cigarettes Bastos de ce quartier algérois, avant d'adhérer à la lutte pour l'indépendance. En 1956, il est condamné à mort pour l'attentat contre le commissariat de police de la Redoute (El Mouradia à Alger). Après l'indépendance, George Acampora qui avait opté pour la seule nationalité algérienne refusant ainsi la bi-nationalité (algérienne et française) à laquelle il avait droit, occupa de hautes fonctions au sein de la Protection civile où il terminera sa carrière avec le grade de lieutenant-colonel, avant de prendre sa retraite à la fin des années 1980 et ne plus quitter Bab El Oued. APS