La quasi-totalité des équipements de production du secteur des mines et carrières est importée. “Poussée par les plans quinquennaux d'investissement du gouvernement algérien, par la bonne tenue des cours des matières premières et une loi minière favorable aux investissements, la branche mines et carrières connaît une croissance de près de 10% par an”, relève UbiFrance dans une fiche consacrée au secteur minier en Algérie. “Les granulats pour la construction et les phosphates en sont les principaux moteurs. Toutefois, alors que les ressources du pays sont énormes et variées, l'activité mines et carrières ne contribue qu'à hauteur de 1% au produit intérieur but (PIB) du pays”, souligne UbiFrance. Le document rappelle que la loi sur les mines de 2001, consacrant l'ouverture du secteur à l'investissement privé, a permis au ministère d'adjuger plus de 1 100 concessions dont plus de la moitié pour l'exploration ou la prospection. Elle a également favorisé la concrétisation de nombreux investissements en partenariat avec des sociétés étrangères dans l'exploitation ou l'exploration de gisements de fer (ArcelorMittal), plomb, zinc, or, calcaire... Selon UbiFrance, l'Algérie produit 31 substances minérales à travers 1 146 unités de production. Notre pays est le 5e exportateur et le 10e producteur de phosphate au monde. Le secteur privé contrôle la plupart des concessions avec 80% des titres délivrés. “Les efforts déployés par le gouvernement algérien ne permettent pas de répondre entièrement aux énormes besoins de l'économie nationale en produits et équipements”, estime UbiFrance, indiquant que la quasi-totalité des équipements de production du secteur des mines et carrières est importée. “En 2010, les importations de machines à concasser ou broyer ont atteint 104 millions de dollars, tandis que les achats à l'étranger de tombereaux se sont élevés à plus de 15 millions de dollars. Avec 20% de parts de marché, la France est le principal fournisseur de concasseurs devant l'Italie (17%) et l'Espagne”, lit-on dans le document. “Avec un taux de croissance annuel moyen supérieur à 30% depuis 2005, la production de granulats pour la construction constitue la locomotive du secteur”, constate UbiFrance. Pour l'année 2009, la production s'est élevée à 68,7 millions m3 dont 55,3 millions m3 d'agrégats et 13,4 millions m3 de sable concassé. “Ce dernier produit connaît une importante hausse de la demande à la faveur d'une réglementation qui limite depuis 2007 l'exploitation de sablières”, relève le document. La production totale des ciments au cours de l'exercice 2010, selon UbiFrance, s'est élevée à plus de 18 millions de tonnes fournies par 14 cimenteries, dont 12 appartiennent au secteur public. Celle de fer, pour l'année 2009, s'est élevée à 1,3 million de tonnes, dont 76% par ArcelorMittal et le reste par l'entreprise publique Somifer. “Ces deux entreprises disposent de réserves de 189 millions de tonnes”, indique le document, qui évoque également “d'énormes gisements situés dans le Sud-Ouest saharien à Gara Djebilet et Mecheri-Abdelaziz qui recèlent près de 3 milliards de tonnes de minerais que compte exploiter le groupe pétrolier public Sonatrach”. Le sous-sol algérien contient aussi près de 121 t d'or dont seulement une petite partie est exploitée par l'Enor (contrôlée depuis décembre 2011 par Sonatrach). L'entreprise publique Somiphos, du groupe Ferphos, dispose d'importants gisements de phosphates à Djebel Onk dont les réserves sont estimées à 2,2 millions de tonnes. UbiFrance rappelle que le gouvernement a lancé un ambitieux plan prévoyant de porter la production annuelle de phosphates de 1,5 à 10 millions de tonnes d'ici 2025. Le document relève que depuis 2011, les plus grandes entreprises minières publiques ont été regroupées au sein du groupe Manadjim El-Djazaïr. En matière de partenariat, UbiFrance cite, notamment, ArcelorMittal qui a repris en 2002 les mines de fer de Tébessa (sites de Boukhara et Ouenza), qui projette d'atteindre 3 millions de tonnes annuellement à moyen terme. Lafarge, qui exploite deux cimenteries totalisant 6 millions de tonnes de production annuelle, négocie avec le gouvernement l'implantation d'une troisième unité de production. Le bureau de l'exploration et de l'exploitation des ressources minérales et géologiques de la province de Henan (Chine) a créé, en 2007, la société Abed-Maâden, dont 10% du capital sont détenus par Sonatrach, afin de relancer la production de plomb et de zinc des mines d'El-Abed. L'australien Terramin détient 65% des actions de la société algérienne Western Mediterranean Zinc Spa (WMZ), aux côtés des entités publiques Enof (32,5%) et ORGM (2,5%). “WMZ détient une concession d'exploration du gisement de zinc-plomb d'Oued Amizour, qui contiendrait 68 millions de tonnes de minerais”, précise UbiFrance. M. R.