Porté par l'important programme public de réalisations, le secteur des mines et carrières connaît, depuis une dizaine d'années, un essor important en Algérie. Celui-ci a d'ailleurs fait l'objet d'une attention toute particulière lors de la tenue, la semaine dernière à Paris, d'un atelier d'information autour du secteur des mines en 2012. L'agence française pour le développement international des entreprises Ubifrance y a d'ailleurs consacré une note d'information qui, au-delà de la croissance du secteur, met en avant ses besoins en équipements. L'approche de l'agence est certaine et évoque d'ailleurs des «débouchés à l'exportation pour les fournisseurs français» d'équipements et de solutions. Rien de plus naturel donc que le fait que la note en question entame l'analyse du secteur par une présentation exhaustive de ses besoins à l'import. Ubifrance précise ainsi qu'en 2010, la valeur des machines à concasser ou broyer importées a atteint 104 millions de dollars, et que les achats à l'étranger de tombereaux se sont élevés à plus de 15 millions de dollars. Et de préciser que la France, qui détient 20% de ce marché, se présente comme le principal fournisseur de l'Algérie en concasseurs devant l'Italie (17%) et l'Espagne. L'agence indique d'ailleurs que «les efforts déployés par le gouvernement algérien ne permettent pas de répondre entièrement aux énormes besoins de l'économie nationale en produits et équipements» pour justifier la hausse exponentielle des importations globales, lesquelles ont atteint en 2011 plus de 46 milliards de dollars. Ubifrance évoque également la forte croissance qui caractérise le secteur en Algérie. Il est ainsi question d'une croissance annuelle de 10%, les granulats pour la construction et les phosphates étant les principaux moteurs de ce dynamisme. D'ailleurs, la production de granulats a inscrit, depuis 2005, une croissance annuelle de 30%. Pour ce qui est du phosphate, le groupe public Ferphos dispose d'importants gisements à Djebel Onk, dont les réserves sont estimées à 2,2 milliards de tonnes. Ce qui a poussé le gouvernement à lancer un plan de développement dans l'objectif de porter la production annuelle de phosphates de 1,5 à 10 millions de tonnes d'ici 2025. Or, malgré l'énorme potentiel de la branche, celle-ci est sous exploitée. Ubifrance rappelle dans ce sens que l'Algérie produit 31 substances minérales via 1146 unités de production et a réussi à se hisser au rang de 5e exportateur et 10e producteur de phosphate au monde. Elle note également que le secteur privé contrôle 80% des 1100 titres délivrés depuis l'ouverture du secteur, en 2001. Cela n'empêche pas les entités étatiques, selon l'agence, de dominer le secteur via notamment les agences de régulation ainsi que la concentration, depuis 2011, de l'ensemble des entreprises publiques du secteur dans le holding Manadjim Al Djazaïr (Manal SPA). Et de conclure que la part grandissante des investissements étrangers en partenariat devraient soutenir la croissance à long terme. Celle-ci a d'ailleurs pris son essor, selon l'agence française, avec quelques partenariats liant des entreprises publiques du secteur avec, à titre d'exemple, l'indien ArcelorMittal, le français Lafarge ou encore l'australien Terramin. Tout autant de raisons qui nourrissent l'intérêt des Français pour ce secteur. Ainsi, la Chambre algéro-française de commerce et d'industrie prévoit d'organiser, d'ici quelques semaines, un séminaire spécialisé à Alger.