Dans son premier recueil de nouvelles (écrites en langue arabe), la jeune auteure Sarah Hadjari s'essaye à l'écriture en optant pour quatre histoires d'amour, à travers lesquelles elle raconte des moments, voire des tranches de vie quotidienne : Que s'est-il passé la nuit dernière, N'éteins pas la lumière, le Sacrifice de Djalila, et enfin Sur un paquebot marin. Paru aux éditions Dar El-Aourassia, Ma waraa el qouloub (Ce qui se cache derrière les cœurs) est une véritable ode à l'amour. `Son auteure entrepose à travers ses récits, son écriture, différents éléments sociaux, à l'image des conflits familiaux, du désespoir, des sacrifices, de l'amour et bien d'autres. Dans chacune de ses nouvelles, l'auteure aborde un sujet puisé du quotidien. Le lecteur peut s'identifier aisément aux personnages, avec une nette impression de déjà vu ou vécu. Elle écrit ses histoires à la manière d'un scénario. C'est une succession de séquences qui transportent. Dans cette première tentative livresque, Sarah Hadjar s'est inspirée du travail d'investigation pour expliquer les situations qu'elle aborde dans son livre. Elle les décomplexe, les rendant plus accessibles, avec un brin de fantaisie, histoire de permettre au rêve d'exister, même si les thèmes ne sont pas, dans leur majeure partie, joyeux. Elle utilise beaucoup la symbolique, démystifiant ce qui est sous-entendu… Dans la première histoire, Que s'est-il passé la nuit dernière, c'est une histoire d'amour particulière qui prend forme la nuit. En filigrane, c'est un parallèle entre la nuit et ses mystères, qui sont dévoilés, qui s'arrêtent une fois l'aurore venue qui éclaire avec ses premières lueurs, et où tout semble rentrer dans l'ordre. Dans la deuxième, N'éteins pas la lumière, c'est également une histoire d'amour avec cette particularité qu'elle est puissante par le secret qui l'entoure. Un secret que partagent et portent Nour et son cousin Richard. Ils ont l'un pour l'autre des sentiments. Seront-ils assez forts pour durer, vu toutes les différences qui les opposent, à commencer par la religion ? Dans un autre registre, les Sacrifices de Djalila — avec une note d'espoir — mettent en exergue l'adage selon lequel après la pluie le beau temps. Donc, après la misère et les souffrances, c'est le repos et les jouissances qui attendent au bout du tunnel. Une histoire palpitante, émouvante, mettant en scène une femme qui, à force de sacrifices, finit par renouer avec le sourire, malgré le poids des traditions et de la société. Enfin, Sur un paquebot marin est une continuité, dans la thématique, de la précédente. Des récits à rebondissements, avec pour la plupart des fins ouvertes, porteuses d'espoir. écrites avec des mots émanant du cœur, ces nouvelles brillent par le style fluide, aérien et surtout frais de l'auteure. Avec simplicité et sincérité, Sarah Hadjari embarque le lecteur dans le dédale de ses histoires, de son histoire. A I Ma waraa el qouloub de Sarah Hadjari. Recueil de nouvelles, 88 pages, éditions Dar El-Aourassia. 250 DA.