Les syndicalistes de l'université Ferhat-Abbès de Sétif (Ufas) ont, lors d'un point de presse animé, avant-hier, tiré la sonnette d'alarme quant au climat qui règne au campus qui compte plus de 56 000 étudiants et ont menacé de recourir à une grève illimitée pour dénoncer ce qu'ils ont qualifié d'injustice et de politique des deux poids, deux mesures. Cela fait plusieurs semaines, en effet, que le climat à l'université Ferhat-Abbès est tendu et l'atmosphère malsaine. Les représentants des professeurs affiliés à la section locale du Cnes affirment que l'absence de dialogue et la non- satisfaction des revendications des enseignants pourraient envenimer une situation déjà compliquée. “Les conditions de scolarité des étudiants de la faculté des sciences sociales et des lettres sont catastrophiques. La grève des étudiants a duré plusieurs semaines sans pour autant que les responsables ne s'inquiètent. Dans leur état actuel, les sites de Tlidjène et l'ex-CFA ne peuvent être utilisés pour la scolarité des étudiants”, dira M. Noui, secrétaire général de la section syndicale du Cnes. Et d'ajouter : “Pis, les conseils d'administration des deux facultés élus, il y a une année, ne sont toujours pas installés et les budgets desdites facultés sont gérés d'une manière qui suscite beaucoup d'interrogations car lesdits conseils n'y sont pas associés. Cette situation influe négativement sur le bon fonctionnement des facultés.” Le représentant des professeurs affiliés au Cnes est allé plus loin en pointant un doigt accusateur les responsables du campus en les accusant de n'avoir rien fait pour améliorer les conditions de scolarité et la qualité de la formation. “Le clientélisme et les affinités sont les seuls critères pour la désignation des responsables à l'Ufas”, a tenu à souligner M. Noui. Par ailleurs, les syndicalistes ont évoqué les problèmes socioprofessionnels dont le retard de payement des salaires. “À Sétif, on rêve d'une autonomie financière des facultés à l'instar des autres campus. Figurez-vous que le salaire de janvier n'a été versé qu'à la mi-février”, dira un syndicaliste. Le problème de gel de la distribution des 200 logements de fonction et 70 villas (duplex avec garage) a suscité le mécontentement du corps enseignant. “La section locale, qui a été associée à l'élaboration des critères de classement des enseignants postulants pour un logement de fonction, a été surprise du gel de l'opération. Les responsables tirent du casier la note du 27 novembre 2011, émanant du secrétariat général du ministère”, dira M. Noui qui a refusé en bloc cette démarche qualifiée de pléthorique. F S